Voir Balbec

27 décembre 2007

Sur les traces de Marcel Proust...

Illiers, Pithiviers, Cabourg... Les villes, chez Proust ont souvent un charmant pseudonyme. Et c'est à Balbec-Cabourg que je fus invité ces dernières 24 heures.

Un taxi vers l'héliport d'Issy-les-Moulineaux, l'hélicoptère jusqu'à Omaha Beach, puis la jeep jusqu'à Cabourg et son grand hôtel, en hommage à Marcel Proust, donc. Je fus invité par celui que je nommerai Arnold tout au long de ces pages. Ce fut mon cadeau de Noël, après un joli petit maillot reçu par courrier.
Cabourg, la station qui a tant aidé Marcel à soigner son asthme. Encore un malade des poumons... La météo ne fut pas bonne partenaire, bien que les milliers de Croix Blanches, la plage, le Grand Hôtel, sous la bruine, aient eu leur charme particulier.

Le Grand Hôtel est magnifique, très "grand siècle". On n'y sent ni le thé, ni la madeleine, mais il ne faut pas grand chose pour qu'un passé inconnu ne vienne à votre esprit. Pas de Gilberte, pas d'Albertine, mais un Arnold très attentionné. Un repas froid servi dans la suite (la suite !)avec tout ce qu'il faut de délicieux, depuis les fruits de mer jusqu'aux crêpes, en passant par le foie gras et les tranches de magret rosées. Quant au Champagne, ma traditionnelle Veuve Clicquot Ponsardin (Grande Dame, exceptionnellement) fut de la fête, le tout clos par un Calvados de circonstances. Suivit une nuit dans les bras forts et rassurants d'un Arnold qu'on dirait bien amoureux.
Et ce matin, un petit déjeuner copieux et revigorant, une promenade sur la plage, puis un retour par hélicoptère.
Un magnifique voyage, le temps de deux tours de cadran de pendule.

Et je sais désormais avec certitude que dans sa vie, on n'a qu'un seul Paul Duval (bien que je ne me prenne pas pour Brigitte Bardot dans Le Mépris"), on n'a qu'un seul Marcello Rubini (bien que je ne prenne pas pour Anita Ekberg dans "La Dolce Vita"), on n'a qu'un seul Chauvin (bien que je ne me prenne pas pour Jeanne Moreau dans "Moderato Cantabile"), etc...

Cabourg est unique, parce que j'avais Balbec au fond des yeux, au fond des entrailles. J'avais vu Rome, Florence, Dublin, Berlin, Londres, Amsterdam, Bruxelles... éclairées par les petites lumières de l'être aimant, et aimé.

Je retournerai à Cabourg.