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La Vie ChonChon
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30 décembre 2007

Gone Baby Gone

Accepter la loi du talion ?

Dans une banlieue ouvrière de Boston, une fillette de 4 ans, Amanda, a disparu. Après l'échec des recherches menées par la police, la tante et l'oncle de la gamine font appel à des détectives privés, Patrick Kenzie et Angie Gennaro.
Patrick et Angie connaissent bien le quartier, au point de savoir que Hélène, la mère d'Amanda, est une droguée. Plus ils enquêtent, plus ils découvrent l'envers de la ville dans ce qu'il a de plus sombre. Ils s'enfoncent vers les secrets les plus noirs de la ville, là où règnent les dealers, les criminels et les pédophiles. Cela ne les aide pourtant pas dans leur enquête et Amanda reste introuvable.
Face à la pression médiatique, Remy Bressant, un enquêteur qui ne lâche jamais, et le capitaine de police Jack Doyle vont aussi s'attaquer à l'enquête. La vérité finira par surgir, mais elle aura un prix…

Nous sommes spectateurs d'une amérique étasunienne qu'on voit peu, et que le réalisateur filme bien (même si la laideur et la vulgarité sont un peu "appuyées"). Les exclus, les ratés, les loosers. Il nous offre aussi ce que cette ppulation peut sembler de simpliste parfois, dès qu'il s'agit des enfants. Rien ne serait pire que de s'en prendre aux enfants, et cela exonérerait même toute aspiration à la justice, en ayant recours à la loi du talion : oeil pour oeil, dent pour dent. Patrick, le héros, ne se résout pas à ça, et même face à la mort d'un enfant, ne comprends pas et refuse d'admettre le recours à la vengeance.

Ben Affleck, a eu raison deux fois : en passant derrière la caméra, et en donnant le rôle majeur à son frère Casey, décidément excellent comédien. Rarement cette amérique d'exclus a été observée de cette façon au cinéma, et par le regard du jeune détective, la maman droguée, le dealer indic, la tante vengeresse trouvent une espèce d'humanité. Le film ni ne les ensence, ni ne les afflige, parce que Ben Affleck sait qu'ils ne sont que la conséquence de tout un système américain. Le film, nourri de cette pensée, est tendu, comme rarement les films sont tendus. Vous sentirez ce plomb sur vous.

Le soin apporté à la direction des comédiens est essentiel au film, et l'on voit une Amy Ryan rare en mère droguée, un Ed Harris hissé à des sommets d'ambiguité, une Amy Madigan hurlant vengeance plus vraie que nature... Ben Affleck trouve ici, en réalisant, une subtilité qu'il n'a jamais vraiment acquise en jouant.

Et je trouve étonnant d'avoir vu un tel film, puisque généralement, dans le cinéma américain, la disparition d'un enfant donne tous les droits, absolument tous les droits, jusqu'à la vengeance personnelle. Ici, Casey Affleck porte le refus de cette justice expéditive et sans tribunal, nous livrant ses doutes avec toute l'intériorisation dont il est capable. La voix magnifique de Casey Affleck

Et je suis comme lui, je pense que la loi du talion est inacceptable, quoi que puissent en penser les foules. Perdre la chair de sa chair ne justifiera jamais à mes yeux, malgré l'horreur, malgré la douleur, une justice expéditive. La justice est rendue au nom du peuple, toujours au nom du peuple, et ne doit absolument pas être rendue au seul nom des victimes.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=47165.html

Gone_Baby_Gone

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