Gordon Brown

Entré dans l'Histoire ? Il faut bien reconnaître qu'après avoir été, en Grande Bretagne, un Chancelier clairvoyant qui a permis à Tony Blair de rester au pouvoir très longtemps, Gordon Brown est désormais à son tour Premier Ministre, et son nom pourrait s'inscrire dans l'histoire. Alors que la crise financière actuelle bat son plein, voilà déjà près de 10 jours que le plan de sauvetage élaboré par Gordon Brown est salué chaque jour davantage, voyant se rallier à lui un grand nombre de nations occidentales. Préalablement il avait réussi a convaincre les Américains de la nécessité d'opérer à certaines nationalisations ("recapitalisations" disent pudiquement conservateurs anglais, républicains américains, sbires UMP en France). Mais qui connaît bien Gordon Brown, cet écossais de Glasgow qui vécut à Edimbourg, n'est pas surpris par son niveau d'excellence, qui fait passer notre Président pour un simple bachelier... Le jeune Gordon s'est affirmé anti-raciste en créant son premier journal à 11 ans (oui, vous avez bien lu, à 11 ans !) venant en aide a des réfugiés africains. Il fut un élève surdoué, et continua sa scolarité avec deux ans d'avance, échappant de peu à la cécité. A 20 ans, déjà féministe convaincu, respectueux de la culture ouvrière, notamment comme contre-pouvoir face aux conservateurs, l'homme est resté un intellectuel sérieux, tenace, qui a organisé l'amélioration de nombreux services publics en Grande Bretagne (notamment dans le domaine de la santé et de l'éducation). Même si le New Labour n'est pas le PCF (mais la Grande Bretagne n'est pas la France), Gordon Brown a toujours été un progressiste, en ce sens qu'il a toujours voulu l'amélioration des conditions de vie des plus déshérités. Il a été le premier dirigeant occidental à alléger considérablement la dette des pays les plus pauvres. Certes, après l'accord de Granita, il est longtemps resté dans l'ombre de Tony Blair (jugé plus charismatique), mais l'Histoire vient de lui donner l'occasion d'être salué - et très probablement imité - par l'ensemble des dirigeants des pays occidentaux, grâce à son plan pour faire face à la crise financière actuelle. Je ne dis pas qu'on va dérouler le tapis rouge à Keynes, ni qu'on va se ponger de nouveau dans la lecture - pourtant nécessaire - de Karl Marx, mais le pied de nez du britannique a beaucoup pour me réjouir.