La Taser (c)

Une petite décharge ? Non, je ne vais pas parler de ces petites décharges salvatrices auxquelles peuvent penser notamment Bill Clinton ou DSK, dans ce qui doit rester le secret de leurs alcôves respectives ! Je songe à ces 50.000 volts que les forces de l'ordre comme les polices municipales peuvent vous assener dans le cas où vous seriez un peu récalcitrants. Le joli joujou qui permet cela, le Taser (c), circule plus aisément dans nos rue qu'un pauvre sans-papier. Amnesty International impute à ce flingue qui ne dit pas son nom environ 300 morts aux USA (la majorité des défunts n'était pas armée au moment des faits), et réclame une étude avant la généralisation de son utilisation. Oui mais voilà : on ne se moque pas ainsi de la société richissime, grâce aux deniers de l'Etat, qui fournit cette arme, la désormais fameuse Taser France, sous peine de se retrouver au tribunal. Soulignons que la production d'une telle arme ne relève pas de la compassion la plus élémentaire, et que son patron semblerait impliqué dans le harcèlement qu'ont subi le mafflu Olivier Besancenot et sa famille. Il y a comme une aigreur dans mon gosier à voir l'Etat se montrer si dispendieux pour un tel objet, plutôt violent, et véritable reflet des amabilités caractérielles de son dirigeant. Anatole France avait relaté ce bon mot soufflé par le grand Georges Clémenceau : "On croit mourir pour la patrie, on meut pour des industriels" à propos de la guerre 14-18. On peut généraliser le propos aux périodes de paix, puisque désormais, de pauvres hommes, justement en quête de patrie, pourraient crever des charmantes décharges d'un triste groupe "militaro-industriel". C'est peut-être ça, le progès, vu de droite.