Un fiancée pas comme les autres

La poupée qui fait du bien.

Timide et introverti, Lars vit seul dans le garage aménagé de son frère Gus et de sa belle-soeur Karin, dans un petit village du Middlewest. Quand il leur annonce qu'il a enfin rencontré une jeune fille sur Internet et qu'elle va bientôt lui rendre visite, Gus et Karin sont soulagés et très impatients de faire sa connaissance. Leur surprise est grande lorsque Lars leur présente très officiellement l'étrange Bianca. Sur les conseils de leur médecin, Karin et Gus décident de ne pas heurter Lars et d'accepter son amie. Bianca accompagne Lars à table, à l'église ou au supermarché attirant l'attention et la stupéfaction générale du village.

Bon, au départ, l'idée de Craig Gillepsie n'est pas mauvaise, et les vingt premières minutes de son film sont plutôt bien fichues. Hélas, au terme de ces vingt minutes, on a déjà compris tout le film et en devine la fin.

Du côté de l'interprétation, Ryan Gosling (le héros), Paul Schreider II (vu dans l'excellent "L'Assassinat de Jesse James..." (qui joue son frère), et Patricia Clackson (qui joue son médecin-psychologue) sont très bon, et ça pimente un peu le film. Reste que Emily Mortimer (pourtant très bien dans le Woody Allen "Match Point") qui joue la belle-soeur, et Kelli Garner qui joue la future petite amie avec des gros sabots, choisissent une interprétation de femmes-enfants-tout-sourire très pénible.

Et tout cette minauderie de vite devenir trop sirupeuse à mon goût. Et de voir tous les habitants du village "jouer le jeu", et en bons chrétiens, accepter la différence, et être plein de sollicitude pour Bianca, la poupée-porno qui venait de l'internet, c'est gnan-gnan à souhait. Pas un seul habitant du bled pour refuser de se comporter avec la poupée comme avec un être humain, ça tourne très vite à la guimauve, et fait du film une espèce de parabole de la solidarité assez indigeste.

Ce n'est certes pas un film haïssable en tout point, loin de là, mais juste une preuve de plus que les meilleures intentions ne font pas de l'art, que tout ça pouvait faire un mignon téléfilm, et que d'excellents acteurs ne peuvent sauver un scénario écrit avec un sucre d'orge.