Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
26 janvier 2009

La tempête.

F_ret_de_PinsEole a parlé, mais vous, taisez-vous !

Une terrible tempête appelée Klaus, vient donc de s'abattre sur le Sud-Ouest de la France, notamment, semant sur son passage, sa litanie de dégâts habituels. Il ne me coûte rien d'avoir une pensée pour ceux qui en subissent les tristes conséquences. Je songe, les yeux clos, à la belle forêt des Landes, à qui il faudra très probablement bien des années pour retrouver toute sa splendeur, tant elle vient d'être outragée. Cette forêt m'évoque deux souvenirs, très chers à mon coeur.

* Un amour lointain, une semaine aujourd'hui idéalisée, le temps ayant fait son ouvrage. Les amours premiers sont importants. Lorsque les corps sont encore intacts, pleins de leur jeune sève et de toute leur soif inassouvie. Un prénom, Marc ; une saison, le printemps ; un sport, le rugby ; un palais, une canadienne...

* "Thérèse Desqueyroux" et "La fin de la nuit", deux beaux romans de François Mauriac, qui, dans mon souvenir font de la forêt des Landes, presque, un des principaux protagonistes. L'odeur, le bruissement, la parole presque de cette incroyable forêt... Cette étonnante voix, c'est la littérature qui m'a appris à l'entendre.

=> Penser aux arbres ! Penser à la littérature ! Dans un tel contexte ! On a les indignations qu'on peut. Je devine - car je m'abstiens de les regarder - les images qui passeront à la télévision ; les témoignages, poignants, forcément poignants, à vous arracher la compassion, ce personnes qui auront tant perdu ; les éditions "spéciales", forcément spéciales ; les invocations faites aux compagnies d'assurances ; la requête au décret "d'état de catastrophe naturelle" ; etc. Je devine tout ça, et je sais que ce "tout ça" ne m'apportera strictement rien, ne m'exhortera rien.

=> Je songe tout de même très sincèrement à tous les agents publics, nationaux, régionaux, départementaux, communaux, qui ne ménagent pas leur efforts pour rétablir aussi bien et vite que possible, l'électricité, l'eau, et peut-être le sourire.

=> Alors oui, la Forêt des Landes et la Littérature, toutes deux belles dames silencieuses, pour mieux appréhender et mieux comprendre la douleur d'autrui, plutôt que ces images et ces témoignages qui déjà, me donnent la nausée, comme si le tempête n'avait pas cessé. Je refuse désormais de passer d'un tourbillon à un autre, comme une vulgaire toupie, qu'une main hostile, au dessus, ferait tourner incessamment.

Rendez-moi l'apaisement de la Forêt des Landes, son babil magique lorsque le vent fait bruisser ses branches ! Laissez-moi dans mes livres, et ne m'imposez pas, ni vos images, ni vos témoignages de "quidam", ni vos larmes de "riverains"...

Non, je n'ai pas besoin de ça pour ranimer une capacité d'indignation moribonde : la mienne est intacte !

Publicité
Commentaires
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité