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31 janvier 2009

Espion(s)

Espion_s_Deux solitudes.

Vincent, un jeune homme brillant mais refermé sur lui-même, travaille comme bagagiste dans un aéroport et refuse le parcours tracé que lui offraient ses études. Avec son collègue Gérard, Vincent a l'habitude de voler dans les valises avant leur embarquement en soute. Alors qu'il fouille un bagage diplomatique, Gérard meurt brutalement suite à une explosion. Le propriétaire de la valise, un diplomate syrien, récupère le bagage avant de disparaître. Vincent est alors coincé par la DST qui lui propose un marché : lui éviter la prison et collaborer avec les services secrets français et anglais pour retrouver les hommes impliqués dans l'explosion. L'enquête conduit Vincent à Londres, qui, sous une fausse identité, essaie de se rapprocher d'un homme d'affaires anglais, Peter Burton, apparemment manipulé par les services secrets syriens. La DST et le MI5 poussent alors Vincent à séduire l'épouse de Burton, Claire, une française au caractère fragile. Vincent se rapproche de la jeune femme et la manipule pour la forcer à collaborer avec le MI5. Déstabilisé par les enjeux de la mission, Vincent va être bientôt rattrapé par ses sentiments.

Nicolas Saada réalise ici un très bon film d'espionnage, mâtiné de manipulations, de trahisons et d'amours. Mais ce film n'a rien à voir avec ce qui nous est habituellement servi. Ici, pas question de sauver le monde, ni de dénoncer on ne saurait quel complot d'importance internationale : il s'agit de résoudre une affaire comme il y en a tant d'autres, avec des protagonistes comme il y en a tant d'autres.

Ces protagonistes sont servis par une excellente interprétation : Guillaume Canet, Géraldine Pailhas, Stephen Rea (quel acteur, de "The Crying Game" à "V pour Vandetta" notamment !), Archie Panjabi, Hyppolite Girardot, Hiam Abbas... Chacun, sur le fil de la sobriété et de l'élégance, contribue à l'originalité du film.

C'est parfaitement écrit, et ne vire jamais à l'hystérie qui va souvent de pair avec ce type de film. Point de pyromanie inutile, point d'explosions toutes les cinq minutes, point de super-héros-sauveur-de-l'univers, point de romance nunuche à dilapider des tonnes de mouchoirs en papier.

Bien au contraire : c'est très sobre, et très formel, ajoutant encore au palpitant comme au poignant. Eviter toute surenchère à ce point manifeste d'une maîtrise inhabituelle dans le genre thriller. J'ignore si c'est l'air du temps ou si c'est le goût de Richard Saada, mais cette sobriété parfaitement assumée font d' Espion(s) un film rare.

Le dernier plan du film, subliment cadré, d'une mélancolie très touchante, conclut ce film très très intéressant.

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