Après la "Femme-Objet"...

... voici "L'homme-marchandise" !

Ce n'est bien entendu pas moi qui le dit.

"l'homme n'est pas une marchandise comme les autres" est une citation de Nicolas Sarkozy. Et si ce n'est pas une marchadise comme les autres, c'est bien que c'est dorénavant, bel et bien une marchandise. Vous dire que je trouve cela contestable serait peu dire. Vous dire que je suis choqué ne correspondrait pas à la réalité non plus. Pourquoi ?

Parce que je le sais depuis bien longtemps, qu'une certaine classe sociale, aujourd'hui encore, a toujours considéré l'homme comme une marchandise. Je ne remonterai pas à l'esclavage, sujet complexe, puisqu'on ne saurait coller une époque lointaine sur l'époque actuelle.

Le XXème siècle aura probablement été le long cheminement qui a consisté, par le travail d'intellectuel, mais aussi par des luttes successives, à "dé-chosifier" l'homme. De grandes dates, parmi lesquelles évidemment 1936, 1945 et 1968, ont humanisé l'homme. C'est étrange d'avoir à écrire "humaniser l'homme". Pourtant, au fil de ces combats, le plus modeste des travailleurs a accédé au temps libre, aux fins de semaines, aux congés payés, ce qui lui a permis notamment de se reposer, de se cultiver, de réfléchir. Tout ce qui fait un homme. Je ne peux voir clairement - parce que je suis comme vous, en plein dedans - si l'époque actuelle n'a pas tendance à aller à rebours, de parcourir ces avancées en sens inverse, pour nous re-chosifier, nous les modestes. Les plus "petits" d'entre nous ne sont plus que des statistiques, des forces de travail, des outils de productivité. Dans ce vocabulaire, dans toute cette sémantique, faut-il voir une idéologie ? Y-a-t-il ce langage-ci, parce qu'il y a ce but-là ?

Nicolas Sarkozy de Nagi-Bosca est issu d'un certain milieu, milieu qui depuis des lustres se fait un devoir de toiser les petites gens, les comparent à de vieilles choses, toutes bonnes à être karcherisées. Que n'a-t-on utilisé de vocabulaire chosifiant ! L'homme qui doit être de plus en plus "mobile" (comme une auto ?), de plus en plus "flexible" (comme je ne sais quel gadget ?), etc, etc... Et tout ce vocabulaire, peu à peu, de rapprocher l'homme de n'importe quelle marchandise. Il y a peu, en politique, on nous serinait que "la droite et la gauche, c'est la même chose". Je n'ai pour ma part jamais souscrit à cette ânerie.

Philosophiquement, je me demande si la droite (je pense à certains petits et grands patrons, certains nantis, certains propriétaires, etc.) n'a pas pour but de re-chosifier l'homme, tandis que la gauche n'a de cesse de nous faire gagner en humanité, de nous dé-chosifier toujours davantage.

Re-chosifier ou dé-chosifier, chacun est libre de choisir.
Quant à moi, je refuse catégoriquement cette marchandisation de l'homme.