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La Vie ChonChon
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8 mars 2009

La Journée des Femmes : rompre le contrat hétérosexuel.

Poisson_BicycletteLes féministes, pionnières de la critique de l'hétérosexualité Journée mondiale des femmes. C’est l’occasion de saluer l’apport du mouvement féministe à la réflexion sur l’hétérosexualité. En effet, à partir des années 1970, au sein des mouvements féministes, un nouveau courant s’empara de la question, et l’hétérosexualité fut alors examinée comme elle ne l’avait jamais été… Ces féministes s’efforçaient de mettre en évidence la logique d’un système hétérosexuel qui, selon elles, avait partie liée avec la domination masculine qu’il s’agissait justement de combattre. En 1970, dans Sexual Politics, Kate Millet critiquait le «système de caste hétérosexuelle» qui institue une hiérarchie sociale en fonction des sexualités. Tandis que les mouvements homosexuels sont fréquemment accusés de prosélytisme, elle inversait le point de vue en dénonçant au contraire «l’activisme hétérosexuel enragé» qui entend attribuer à un groupe donné le monopole de la sexualité légitime. Gayle Rubin abondait en ce sens. En 1975, elle publia The Traffic in Women, Notes on the Political Economy of Sex, et critiquait «l’hétérosexualité obligatoire» imposée aux individus dès leur plus jeune âge. Refusant elle aussi l’illusion naturaliste, elle insistait au contraire sur le processus de fabrication socio-sexuelle, qui produit les conditions de sa propre dénégation. D’autres noms importants dans ce champ doivent être mentionnés, et notamment Adrienne Rich qui publie en 1981 La Contrainte à l’hétérosexualité et l’existence lesbienne. Citons enfin Monique Wittig et La Pensée straight. Cette pensée straight (le mot signifie à la fois "droit" et "hétérosexuel" en anglais) constituait pour elle un régime politique qui se fonde sur la domination des femmes, soumises à l’injonction hétérosexuelle. Par conséquent, la critique ne portait pas moins sur l'hétérosexualité que sur le patriarcat. Dans ces conditions, tirant les conséquences extrêmes de son raisonnement, elle affirmait in fine, non sans panache : «Nous rompons le contrat hétérosexuel». En particulier, de nombreux courants féministes ont cherché à déconstruire la rhétorique hétérosexiste, et notamment l’argument de la «complémentarité», qui occupe une place essentielle dans le discours social. L’homme et la femme seraient donc complémentaires, un peu comme le Yin et le Yang. Cette complémentarité s’entend bien sûr au niveau biologique : il faut un homme et une femme pour faire un enfant ; mais aussi au niveau social : il faut un homme et une femme dans chaque famille, et dans chaque maison. Par conséquent, une femme seule, avec ou sans enfant, deux femmes ou deux hommes constituent une anomalie sociale. Mais, vous l’aurez noté, on dit toujours «l’homme et la femme», «Adam et Eve», «Tristan et Yseult», «Roméo et Juliette», «Paul et Virginie» : l’homme d’abord, et ensuite la femme. Est-ce une coïncidence ? Par ailleurs, à la maison, les travaux féministes, ceux de Christine Delphy par exemple, ont suffisamment montré que cette complémentarité exaltée dissimulait (assez mal du reste) une domination effective. A l’évidence, tel qu’il est ordinairement conçu et mis en œuvre dans nos sociétés occidentales, le couple hétérosexuel ne favorise guère l’égalité des sexes. Quant à cette idée de complémentarité, elle semble principalement destinée à obtenir des femmes une soumission enchantée à la domination sociale qu’elles subissent. Dans les années 70, les féministes françaises répétaient volontiers un slogan amusant : «Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette.» Source : http://heterosexualite.blogs.liberation.fr => Il semble qu'il soit à la mode de recentrer les programme scolaires sur les "fondamentaux". C'est une absurdité, un véritable solublème ! A l'évidence, il conviendrait au contraire d'élargir toujours les connaissances et les pistes de réflexion des élèves, afin de le permettre constamment de déconstruire certaines idées enracinées, certains concepts idéologiques qui n'ont d'autre but que de les asservir. => Ainsi devrait-on apprendre aux jeunes hommes et aux jeunes femme en terminale (terminable ?), l'ensemble des des auteur-e-s et de leurs idées neuves survenues au lendemain du bouleversement sociétal qui eut lieu après mai 68. On y trouve presque immanquablement les premières remises en causes de problèmes auxquels nous sommes toujours confrontés, parce que les "institutions" se sont bien gardées de les enseigner.
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