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30 mars 2009

Des compères aux commères ?

Comm_resContre la LRU après Pâques ?

Comme je l'ai déjà indiqué dans des chroniques précédentes, j'essaie actuellement, de participer activement à la mobilisation dans les Universités, contre la LRU (dite aussi loi Pécresse). Je défile, je proteste, je propose, avec une grande partie de la communauté universitaire.

A Dauphine, nous sommes quelques-uns à être mobilisés. C'est emblématique, si l'on considère la réputation de Dauphine, placée à droite de l'échiquier politique.

Un article du Canard Enchaîné a retenu mon attention : on pouvait y lire que Sarkozy avait demandé clairement à Xavier Darcos et Valérie Pécresse d'étouffer le mouvement de contestation, devant même envisager le retrait des réformes en cours, avant la fin des vacances de Pâques, redoutant une forte mobilisation des étudiants, capable de leur jeunesse, de leur fougue et de leur énergie, de lui pourrir son Printemps 2009.

Ce serait une victoire de voir le gouvernement reculer sur ces réformes. Nous saurions, le moment venu, fêter ça. Mais que restera-t-il alors de toute la camaraderie suscitée par ce mouvement, de ce qui a fait de nous des compères dans la lutte ? Je l'ignore. Nous retomberons dans notre train-train habituel, dans "nos" minuscules revendications, rétrécissant de fait notre champ de vision. Certes, il y aura des élections à Dauphine, afin de construire des instances de revendications et de négociations locales. Ces instances sont la CPE et le CTP (je vous passe les détails), et seront probablement envahies par les fruits pourris d'une espèce de mandarinat, de copinage et commérages. Que restera-t-il de cette bande de compères que nous sommes aujourd'hui, lorsque viendra le moment où chacun défendra son pré-carré sans se soucier d'autrui, sans se soucier surtout de plus petit que soi ?

"It's beyond my control", c'est plus fort que moi, c'est indépendant de ma volonté, il faut que je réfléchisse, que j'envisage ce que sera notre lendemain collectif, que je m'attache à pressentir les injustices à venir...

Resteront le sort sans-papiers, l'état pitoyable des hôpitaux, les dégâts engendrés par la réforme de la Justice, et probablement viendront aussi d'autres horreurs ourdies par ce gouvernement. Mais alors, je serai ceint des commères notables dont les soucis pèseront sur ma volonté de réfléchir, alors que "le temps des compères" l'aura sans doute hissée. Nous ne serons pas comme dans Le Cid, partant une poignée, arrivant une multitude. Nous ne serons plus qu'une poignée, autour d'un café ou d'un thé, à avoir conservé intacte notre capacité d'indignation, alors même que nous ne serons plus aussi directement concernés par des réformes nouvelles, mais toujours conscients que la lutte sociale est au-delà de nous-mêmes pour nous-mêmes.

Il faudra trouver d'autres compères, inconnus, plus éloignés, mais nécessaires à ma bonne santé mentale et à mon refus d'aliénation dans des soucis d'ordre presque "ménagers". Aujourd'hui, nous défendons l'école, l'université, le savoir, les générations à venir ! Demain, je ne me résoudrai pas à réclamer uniquement pour moi-même, alors que les inégalités persistent. Compères inconnus, je suis là, je vous attends, venez.

Sinon, les commères m'étoufferont. Elles n'attendent que ça.

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