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La Vie ChonChon
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17 mai 2009

L'échec de Nicolas Sarkozy

RuptureQuelle rupture ? On nous a promis la rupture, souvenez-vous. En bons citoyens, nous pensions que cela irait au-delà d'un changement de style, et qu'un nouveau projet de société nous serait proposé. Peu importe que nous ayons adhéré ou non avec ce prétendu renouveau de société. Depuis le milieu des années 80, le discours politique a toujours été de plus en plus "quantitatif", et on nous a parlé en données chiffrées, en pourcentages, comme si nous assistions à un perpétuel et très mauvais cours d'économie : production, consommation, rendement, productivité... Puis il a fallu investir d'autres champs de réflexion, pour étendre nos connaissances : dette, balance commerciale, chômage, déficits publics... tout est passé sous le couperet irréfutable de la donnée chiffrée. Nous nous y sommes habitués, et plus rien ne fut sujet à réflexion. Les comptes de la sécurité sociale, l'immigration, les quotas laitiers, les fonctionnaires, les sans-papiers, les délinquants. L'humain ne devenait lui aussi qu'un nombre. Et de continuer encore : l'université, l'hôpital public ; même l'éducation, la recherche et la santé étaient quantifiées. Notre état "colbertiste" (prédominance du modèle social français) prenait inlassablement des plombs dans l'aile, à l'aune de la donnée chiffrée apparaissant sur le petit écran de la calculatrice. Alors que tout était compté, on nous a proposé une "rupture". Même si nous étions nombreux à craindre une dérive qui nous éloignerait du capitalisme rhénan pour nous rapprocher du modèle anglo-saxon, nous avons espéré un retour à l'idéologie, un retour à la complexité des concepts, de la réflexion, des idées. Deux ans après, nous n'avons pas avancé d'un pas sur ce terrain là. Nous continuons de nous enfoncer et de nous perdre dans la valse ahurissante des chiffres, des nombres. Chacun est devenu une "unité", voire une décimale. Pourtant, que lis-je sur nos frontons républicains ? "Liberté, Egalité, Fraternité", comme un idéal dont il faudrait toujours se rapprocher, pour une plus belle harmonie entre nous tous, où chacun aurait sa part de dignité. Mais, y-a-t-il une mesure de la dignité ? Ce qui ne se quantifie pas ne compte plus, si j'ose dire. Ségolène Royal, quoiqu'on puisse en penser - et elle a suffisamment "encaissé" de volées de bois vert - a pourtant pressenti qu'il nous fallait quitter cette douloureuse période de transition qui allait (à peu près) du milieu des années 1980 à 2007, et nous enjoignait de ré-enchanter le monde, pour enfin entrer dans le XXIème siècle ! Barack Obama aussi a pressenti lui aussi cette nécessité (manifestement avec davantage de talent, mais aussi aidé par 8 ans de Bushisme), replaçant le verbe au centre de sa campagne électorale. Avec quel talent, avec quel succès ! La crise financière, économique, sociale, politique que nous vivons prouve les absurdes limites de la quantification de tout. Il existe encore des concepts sur lesquels il convient de réfléchir profondément, concepts que nous n'avons pas fouillé suffisamment, que nous avons laissé sur le bas-côté, au premier rang desquels, évidemment, la Fraternité. Ecologie, partage, équitabilité, qualité de vie, dignité de l'homme : les satellites de la Fraternité devenus d'impérieuses nécessités, pour sortir de cette crise dramatique, et surtout de ces vingt années de transition qu'il nous faut quitter pour entrer dans le XXIème siècle. Et pourtant, Nicolas Sarkozy continue de nous enfoncer dans son incohérente valse chiffrée, à nous tourner la tête, jusqu'à la nausée. Le prix de ses montres, sa fascination pour le Triangle d'Or parisien aux espèces sonnantes et trébuchantes... Cette rupture est un immense échec. Et même si notre modèle social français, véritable amortisseur de catastrophe sociale, reste vaillant et performant, il n'est pas suffisant. Comme un seul homme, il a continué de s'enfoncer (et de NOUS enfoncer) dans un thatchérisme que tous les économistes du monde remettent en cause violemment. Nous sommes plein de chiffres, de nombres, de pourcentages, et nous n'en pouvons plus ! Désormais, aux portes du XXIème siècle, nous souhaitons une République des Idées, un bouillonnement d'idées qualitatives, pour nous sortir de cette torpeur et de cette crainte continuelle. Nous ne voulons plus avoir peur et être encouragés à aller de l'avant vers un mieux-vivre absolument et impérativement nécessaire. Nicolas Sarkozy, gardez pour vous ces monstrueuses données chiffrées, ce concept erroné et vieux de la quantification de tout même de nos vies. Replacez le Verbe au centre de nos existences. Et vous nous signifierez alors que nous quittons un passé qui nous a épuisés, et que vous nous invitez à participer à un projet de société nouvelle. Cette fausse rupture, ce mensonge chiffré entretenu et perpétué depuis plus de vingt ans, jusqu'au paroxysme par Notre Comptable Leader, doit désormais rester derrière nous ! Nous ne voulons plus casser nos vies, les "rompre", nous souhaitons les moduler, les ré-orienter, dans un mouvement émancipateur qui n'aura rien en commun avec cette agitation des tristes fins de vies. Plus de soubresauts, mais de l'élan ! Nous sommes au seuil de la Fraternité.
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Commentaires
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La rupture ce n'est pas rompre avec les chiffres. Abandonner la comptabilité comme modèle social ne me parait pas judicieux.<br /> La rupture c'est l'abandon d'un modèle de pensée propre à la politique des trente dernières années. C'est l'abandon des promesses sans avenir, même si vous pouvez toujours remarquer le retour à l'équilibre des comptes est repoussé pour des raisons de circonstances. C'est l'abandon de la politique consistant à donner toujours plus sans compter et sans savoir si ça marche ou pas. C'est l'abandon de la politique consistant à toujours taxer les entreprises sans se demander à un moment si elles doivent toujours supporter plus ou si on peut imaginer autre chose.<br /> Il est facile d'imputer à Sarkozy tous les maux de la planète, mais il faut aussi considérer que c'est le monde entier qui souffre à l'heure actuelle. Avec quelle équité pouvez-vous accorder à lui seul l'entière responsabilité de notre situation nationale, tout en remarquant que notre modèle social fonctionne ? L'a-t-il mis tant à mal qu'il ne fonctionnerait plus ? L'a-t-il amélioré ? Si vous n'en jugez que les articles de presse parcellaires et partisans, que vous ne fondez votre avis que sur les propos partisans de toute une opposition sans solution de rechange, vous ne pouvez qu'être déçu puisqu'on vous le suggère à longueur d'antenne.<br /> Mais si vous jugiez avec des éléments objectifs, les chiffre que vous rejetez, peut-être changeriez vous de jugement. Si vous aviez connaissance de l'ensemble des textes qui sont votés depuis deux ans vous sauriez où se situe le changement, et à quel point ça profite à la population.<br /> Il vaut sans doute mieux aller bêler avec le troupeau contre Sarkozy qui est responsable à lui tout seul de la crise mondiale, tout en s'assurant moralement qu'on est bien meilleur que les autres qui ont une pensée différente, et en demandant d'inventer un modèle différent mais dont on a pas le commencement du début d'une idée... Mais ça permet de faire le malin...
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