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La Vie ChonChon
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27 décembre 2009

Tetro

TetroFaut-il nécessairement tuer le père ?

Tetro est un homme sans passé. Il y a dix ans, il a rompu tout lien avec sa famille pour s'exiler en Argentine.
A l'aube de ses 18 ans, Bennie, son frère cadet, part le retrouver à Buenos Aires.
Entre les deux frères, l'ombre d'un père despotique, illustre chef d'orchestre, continue de planer et de les opposer.
Mais, Bennie veut comprendre. A tout prix. Quitte à rouvrir certaines blessures et à faire remonter à la surface des secrets de famille jusqu'ici bien enfouis.

Francis Ford Coppola est donc de retour, avec un film plus proche de son magnifique "Rusty James" (1983) que dans ses "grands films", et c'est pour mon plus grand bonheur. Non seulement la thématique de la fraternité nous rappelle ce film lointain, mais aussi cette discrète façon de filmer presque en contre-jour, loin de l'exhibitionnisme, de l'artifice, aussi grâce à ce superbe noir et blanc distillant la pudeur.

On devine que les critiques seront partagés, avec d'un côté probablement les plus cinéphiles, Les Inrocks, Libération, Le Monde, Télérama, et de l'autre côté, les autres, toujours accrochés à la grandiloquence, au "spectacle". Et je me range parmi les premiers, infiniment touché par ce "retour aux sources" qu'effectue magistralement Francis Ford Coppola.

Il y a donc la paternité, la fraternité, l'Argentine, auxquelles je suis particulièrement sensible, qui font de ce film une oeuvre puissante, fascinante, envoûtante. Et vincent Gallo y est particulièrement magnétique.

Pour le suivre, la distribution est au diapason : Maribel Verdu (qu'on avait découverte dans "Le Labyrinthe de Pan" de Guillermo Del Toro en 2006, puis adorée dans le superbe et intelligent "La Zona" de Rodrigo Pla en 2005 ; Klaus Maria Brandauer en père presque ogre malgré lui ; Carmen Maura dans un rôle écrit pour les plus grandes, dont elle fait partie.

J'ai eu aussi le plaisir, et ça rappelle aussi le Coppola d'autrefois, un jeune acteur intéressant : Alden Ehrenreich. Mélange de James Dean, Matt Dillon et Leonardo Di Caprio, il ne devrait pas avoir de souci à se faire pour son avenir. Même s'il n'a pas la puissance et l'élégance d'un Sam Riley, magistral dans "Control d'Anton Corbijn en 2007, il n'a que 20 ans, et trouvera s'il fait les bons choix, de quoi étendre sa popularité naissante.

Par bonheur, j'ai pressenti le dénouement du film, et sa principale révélation, longtemps avant son terme. J'avais envie de ce dénouement, presque éperdument. Et ça m'a littéralement bouleversé, me retrouvant presque aspiré par les relations de Tetro et Bennie. Des sensations qui me rappelèrent, en dépit de sujets différents, "Happy Together" de Wong Kar Waï et "Tropical Malady" d'Apichatpong Weerasethakul. C'est dire !

Aucune réserve de ma part, il faut voir ce film !

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Commentaires
H
Si tu savais Chon-Chon comme ce film m'a bouleversé, il me hante toujours.<br /> Je l'ai regardé en attendant la catastrophe car je ne sais quelle critique vue par hasard disait que le film "bien sûr, finissait mal".<br /> Alors ce miracle imprévu de la fin m'a bouleversé aux larmes.<br /> Je n'aimais déja pas lire les critiques...<br /> tout ce que tu dis sur les acteurs est très juste et j'ose le dire : c'est un film immense.
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