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25 janvier 2010

Complices

Complices

Sociale Mélancolie.

Dès leur premier regard échangé dans un cybercafé, Vincent et Rebecca se sont aimés. Ils sont jeunes, à peine 18 ans, et regardent la vie avec insouciance.
Pourtant, deux mois plus tard, le corps de Vincent est retrouvé dans le Rhône et Rebecca a disparu.
L'inspecteur Hervé Cagan et sa coéquipière Karine Mangin sont chargés de l'enquête. Alors qu'ils remontent le fil de l'histoire d'amour qui liait à la vie à la mort Vincent et Rebecca, Hervé et Karine se retrouvent confrontés aux failles de leurs propres vies...

Voici le premier long métrage de Frédéric Mermoud, plutôt réussi. Même si le scénario n'est pas très abouti, il contribue à dessiner un bon polar, réaliste, mais aussi de beaux portraits, assez fouillés psychologiquement.

Il y a le duo de policiers que forment Gilbert Melki et Emmanuelle Devos, tous deux excellents, qui expriment leur "complicité" avec une sorte de mélancolie, toujours en délicat équilibre, entre un amour passé dont on n'est pas certain, une amitié de routine, et un travail en binôme. Il y a une tendresse entre les deux flics, peut-être accentuée par le tournant de la quarantaine, peut-être amplifiée aussi par le sort terrible de la jeunesse qu'ils découvrent dans leur enquête. Tous deux interprètent avec beaucoup de délicatesse et de non-dits leurs rôles, comme effrayés par la crudité du monde.

Il y a la belle, mais dramatique, histoire d'amour entre Cyril Descours et Nina Meurisse, dans un univers certes noir, mais que le réalisateur s'attache à ne pas surligner dans le sordide. Ils sont tous les deux filmés à la manière d'André Téchiné, jusque sur leurs lèvres, leurs souffles, leurs cillements, et là aussi, c'est réussi. Plaisir de retrouver Cyril Descours (après les "Petites zones de turbulences" de la semaine dernière) et de découvrir Nina Meurisse. Elle est épatante, échappant à tous les clichés physiques et comportementaux qu'on nous sert habituellement.

Même si ce premier film peut apparaître tel un "luxueux téléfilm", il reste très attachant et d'une bonne facture. D'une part parce que le réalisateur sait installer un climat tout en clair-obscur, et d'autre part parce qu'il est formidablement interprété, avec d'un côté un jeune couple tout en fougue et d'un autre côté un duo quadragénaire plus en demi-teinte, plus désenchanté. Frédéric Mermoud prend soin de filmer ces deux couples différemment, avec des lumières adaptées à chacune des situation.

Retrouver Emmanuelle Devos toujours parfaite ; Gilbert Melki aussi bon que chez Lucas Belvaux ou André Téchiné ; suivre les seconds pas de Cyril Descours qui, s'il fait les bons choix, pourra utiliser son beau magnétisme et construire une carrière d'exception ; et enfin découvrir l'épatante Nina Meurisse qu'on souhaite revoir rapidement : voilà autant de bonnes raisons de voir ce premier film, certes assez modeste, mais au plus près du genre humain.

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