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La Vie ChonChon
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6 mars 2010

Precious

PreciousRelever la tête.

Lorsqu'à seize ans, Precious apprend à lire et à écrire dans une école alternative, un monde nouveau s'ouvre à elle. Un monde où elle peut enfin parler, raconter ce qui l'étouffe. Un monde où toutes les filles peuvent devenir belles, fortes, indépendantes. Comme Precious...

Lee Daniels, plus connu comme producteur que comme réalisateur, nous présente un petit film de genre, une chronique sociale réaliste, tout à fait intéressante.

Certes, Precious connaît toutes les misères, depuis les viols, un premier enfant trisomique, un deuxième enfant à 16 ans, une mère acariâtre qui ne fait rien sinon boire et fumer devant la télévision ne vivant que des allocations que lui rapporte sa fille, jusqu'à son obésité, et sa séropositivité. Certes, c'est impeccablement ficelé, mélodramatique, et tire-larmes, manquant parfois de nuances.

Mais, comme dans certains films de Spike Lee, le scénario est bien plus complexe qu'il en a l'air. Déjà, le réalisme du contexte social est bien filmé, un peu à la manière des séries TV "NYPD Blue" ou "Cold Case", n'hésitant pas à montrer les rues et les intérieurs tels qu'ils sont. C'est engagé, éprouvant, voire violent.

Cette jeune fille perdue, décidée à relever la tête, a ses rêves d'adolescente, qui permettent quelques envolées oniriques, tendance "kitsch-gay", où elle est une star couverte de paillette. Mais son rêve quotidien, c'est de continuer d'aller à l'école, d'apprendre à lire, à écrire, pour s'en sortir la tête haute. Et là, le film devient stimulant et énergique, car le film ne tombe pas dans le panneau, Precious ne deviendra pas une star, mais échappera à sa condamnation à la misère.

Gabourey_SibideLa grande surprise, et quelle surprise !, c'est l'interprétation de Gabourey Sibide, toute en simplicité, en détermination, avec une sensibilité à fleur de peau. On pourrait la prendre pour une professionnelle aguerrie aux caméras, capable de puiser en elle des ressources multiples, pour jouer tout en subtilité et en délicatesse cette adolescente de 16 ans déjà blessée par la vie (alors que Gabourey Sibide a 27 ans !), mais très déterminée. Tout comme l'interprétation de Mo'Nique, dans le rôle très difficile de sa mère. A ce titre, le face-à-face final entre la mère et la fille est d'anthologie.

Lenny Kravitz est sublime de douceur est de discrétion dans son petit rôle d'infirmier ; Mariah Carey, libérée de ses oripeaux de vedette, parvient à laisser toute leur place aux autres, sans se mettre en avant. Paula Patton, dans le rôle de la prof lesbienne qui aidera et stimulera Precious est toute de grâce (je suis certain qu'on la reverra bientôt). Enfin, le film regorge de jeunes pousses pleines d'énergie et de fantaisie : Chyna Layne, Angelic Zambrana, Stephanie Andujar, Amina Robinson.

Il ne faut donc pas se laisser envahir par le côté "phénomène" du film pour ne pas aller le voir. Il faut le prendre pour ce qu'il est, une chronique sociale réaliste, certes triste et violente, mais aussi pleine d'enthousiasme. Surtout, il ne faut pas se priver de découvrir ce duo époustouflant, de la mère et de la fille, brillamment incarnées par Mo'Nique et principalement Gabourey Sibide (27 ans, mais crédible en adolescente), car ces deux nouveaux visages, ces deux tempéraments, et disons-le clairement, ces deux talents, sont de réelles et belles surprises. 

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