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La Vie ChonChon
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8 mars 2010

Crazy Heart

Crazy_HeartRédemption... à l'américaine.

A 57 ans, Bad Blake, chanteur de country, vit toujours sur la route, jouant des vieux hits dans des bars de troisième zone et des salles de bowling. Ce qui lui reste de célébrité disparaît peu à peu. Le mieux qu'il puisse espérer aujourd'hui, c'est de faire la première partie de Tommy Sweet, qui fut son jeune protégé et à qui il a tout appris.
De petit concert en petit concert, la route de Bad suit son cours, jusqu'au soir où il fait la rencontre de Jean, une journaliste locale. Bad s'attache plus que d'habitude. Même s'il ne fait aucune promesse, et que Jean, mère divorcée, sait qu'elle n'a rien à attendre de lui, ils reviennent sans cesse dans les bras l'un de l'autre.
Mais Bad, à peine capable de garder la tête hors de l'eau, est-il capable de s'occuper de qui que ce soit d'autre que lui ?

Pour son premier film, l'acteur Scott Cooper (qui a joué dans de nombreuses séries TV), nous propose un film plutôt bien écrit et bien filmé, à la réalisation sans grande originalité. Il se penche sur le monde de la musique country, à travers le portrait de Bad Blake, qu'on pourrait croire sorti d'une nouvelle d'Annie Proulx ou un roman de Jim Harrison, en plein coeur de l'Amérique profonde. Il regarde aussi du côté de "Walk the line" de James Mangold, sorti en 2006, qui évoquait la vie de Johnny Cash, sans toutefois atteindre son niveau d'excellence.

Une des singularité des film est que chaque personnage est totalement sincère, jamais dupe de ce qu'il est profondément. Tout ce petit monde qui gravite, de ville en ville, autour de Bad Blake, est évoqué sans sentimentalisme ni pathos. De plus, le film n'est pas exempt d'humour, et quelques scènes sont autant de respirations salutaires, qui évitent au film d'être trop "plombant".

La distribution est réussie. Jeff Bridges retrouve le jeu admirable qu'il nous avait proposé dans "The Big Lebowski" des Frères Coen, même si son personnage n'échappe pas à certains clichés du chanteur alcoolique. Robert Duvall est parfait en ami très compréhensif, et, comme toujours, Colin Farrell livre une interprétation subtile. J'ai en revanche été déçu par Maggie Gyllenhaal, que j'apprécie beaucoup, qui qui ici minaude un peu trop à mon goût. En revanche, tous les petits rôles sont convaincants.

Je ne reviendrais pas sur la thématique de la rédemption, un grand classique du cinéma hollywoodien. Je préfère évoquer les thématiques de la paternité et de la filiation, assez bien vues dans le film. De Wayne, celui qui pourrait être le grand père (Robert Duvall), en passant par Bad Blake (Jeff Bridges) qui pourrait être son fils, puis en passant par Tommy Sweet (Colin Farrell) le fils spirituel de Bad Blake, par aussi le vrai fils de Bad Blake qui refuse de voir son géniteur et qu'on ne verra jamais à l'écran, jusqu'au fils de Jean (Maggie Gyllenhaal), il y a comme une longue suite de filiations, toutes très intéressantes.

Au final, le film est plutôt intéressant, mais bien qu'il évoque des thématiques très intéressantes, et bien qu'il sache s'attarder sur cette Amérique profonde avec une certaine tendresse, il est essentiellement porté par la qualité de l'interprétation, au premier rang de laquelle il y a un Jeff Bridges magistral. C'est déjà pas si mal.

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