Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
15 mars 2010

Eastern Plays

Eastern_PlaysErrance Bulgare.

Itso a pris ses distances avec ses parents jusqu'au jour où il secourt une famille turque, agressée par un groupe de néo-nazis. Parmi eux, se trouve son jeune frère Georgi, qui participe depuis peu à des ratonnades. En se rapprochant de Georgi et de la jolie Turque qu'il a sauvée, le tourmenté Itso entreprend un cheminement intérieur qui pourrait l'entraîner vers la voie du salut.

Le jeune réalisateur bulgare Kamen Kalev (né en 1975), nous propose une chronique urbaine d'une jeunesse assez désenchantée, avec une justesse de ton très mature.

Il manifeste un indéniable talent dans la description d'une dérive, d'une errance, triste et poétique, de post-adolescents confinés dans des existences à la marge, très ancrée dans le réel. Il en ressort une tension dramatique parfaitement soutenue.

Itso dérive péniblement entre soirées arrosées et son traitement à la méthadone, tandis que son jeune frère Georgi s'égare vers des milieux néo-nazis, dans un rythme flottant et déglingué, qui essaie de conduire les deux frères vers une sorte de rédemption. Impossible de ne pas être touché par ces parcours blessés.

Christo Christov (décédé depuis, des causes de la drogue), dans le rôle d'Itso, dessine un personnage bouleversant d'artiste blessé presque à bout de souffle, et Ovanes Torosian, dans le rôle de son frère Georgi, maîtrise une colère contenue de façon remarquable. Leur noirceur est irradiée par la présence de la très belle Saadet Isil Aksoy (dans le rôle d'Isil, la jeune touriste stambouliote), qui parvient à faire passer dans son beau regard bleu, d'une bienveillante sensibilité.

Une scène splendide, où sur quelques notes de piano en fond sonore, à l'aube, Itso déambule dans la ville, probablement vers le Bosphore, vers aussi une fin mystérieuse, mais rédemptrice, est d'une lancinante beauté à couper le souffle.

Malgré cette tristesse et ce désenchantement, le film affirme sa foi en l'homme, en l'amour et en l'amour, de façon tout à fait remarquable. Incontestablement, Kamen Kalev est un jeune réalisateur à suivre.

Publicité
Commentaires
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité