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15 mai 2010

Nouvelle Star

Nouvelle_StarFutilités Musicales.

Chacun se ménage ses petits moments de vacuité, comme autant de soupapes, pour ne pas exploser devant le monde en désarroi. Parmi ces petites échappatoires, pour ma part, il y a la Nouvelle Star, cette émission de "télé crochet" vouée à nous faire découvrir de nouveau talents.

Le cru 2010 est assez pitoyable, puisqu'après l'audition d'environ 30.000 candidats, il n'en resta que 10, dont le niveau moyen est fort peu reluisant. En effet, l'ensemble est mauvais.

Il y a le bellâtre, le tenant de la variétoche, la hard-rockeuse d'un autre temps, la vache pataude et beuglante, la rockeuse-produit tellement formatée...

Ne restent donc que 3 candidats "qui ont quelque chose". Un certain François un rien dégingandé qui trimballe une classe à la Fred ChiChin et une voix de Bertrand Cantat ; un certain Benjamin, pas même sorti de l'adolescence avec une voix de sortilège, joliment brisée, et capable d'une réelle émotion ; et une certaine Luce.

LuceEt voilà donc ce à quoi ressemble Luce. Une petite boulotte au teint de porcelaine, sortie de sa salle de bains (même sa mère ne l'avait jamais entendue chanter), arrivée au casting avec une moustache postiche, vêtue à peu près comme un sapin de Noël, avec un magnifique badge clignotant "j'aime les poils".

Rien de calculé, mais rien de formaté non plus. Un peu la fille de Catherine Ringer et de Philippe Katherine, capable de vocalise assez hallucinante, habitant totalement la scène du Pavillon Baltard, dans des prestations-performances susceptibles de nous faire oublier la médiocrité des chanteuses françaises.

Rien ne me dit évidemment qu'elle gagnera ce télé-crochet, les goûts du public pouvant parfois désarçonner, et ceux du jury émanant parfois davantage des hormones que des yeux et des oreilles. Pourtant, à n'en pas douter, elle mériterait de gagner, d'une part parce qu'elle est la meilleure, d'autre part parce qu'elle est ailleurs, et d'ailleurs.

Il fallait la voir reprendre Mathieu Chédid dans "M" ou Philippe Katherine dans "Louxor", s'attaquant à des morceaux de haut vol, auxquels il faut apporter de la fantaisie, pour soulever un public parfois très retors quand on ne ressemble pas à une pouffiasse. Luce y aprvient, emporte son monde, au gré de jeux de voix qui n'insultent pas Nina Hagen, dodelinant avec énergie ses "kilos en trop", aussi maîtresse de l'espace qu'une Tina Turner survoltée.

Luce catalyse en elle toutes les différences, et renvoie involontairement, mais avec une petite malice dans ses yeux ronds, tous les stéréotypes et tous les archétypes dans leur pénates. Luce, c'est tous les boîteux, tous les "trop comme-ci" et tous les "pas assez comme-ça", qu'on n'a jamais vus dans le moindre magazine. 

Luce, c'est l'Auguste au pays des clowns blancs.

 

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