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28 juin 2010

Dog Pound

Dog_PoundLa Fourrière.

Davis, 16 ans, trafic de stupéfiants.
Angel, 15 ans, vol de voiture avec violence.
Butch, 17 ans, agression sur un officier de probation.
Une même sentence : la prison pour délinquants juvéniles d'Enola Vale. 
Arrivés au centre de détention, ils devront choisir leur camp, victime ou bourreau.

Voici le second long métrage de Kim Chapiron après "Sheitan" en 2006, film oubliable. Formé à l'école du clip, notamment pour des groupes de rap, Kim Chapiron est sous le parrainage rassurant d'Oxmo Puccino, Vincent Cassel, Mathieu Kassovitz. Il nous propose aujourd'hui un film sur l'univers carcéral destiné aux jeunes délinquants.

C'est sans complaisance, sans violence gratuite, et sans volonté d'esthétisation que Kim Chapiron a décidé de construire son film comme un bon thriller réaliste, imprévisible, souvent très rude. Et il s'en dégage une énergie folle, due aux drames psychologiques que sous-tend le film.

Puisque le réalisateur a hésité, sinon refusé, d'avoir un point de vue politique sur cet univers carcéral, il faut au spectateur faire cet effort. Au delà des luttes, des humiliations, de la composition de "clans" opposés, des trafics de drogue, et de l'atmosphère d'émeutes, on devine une critique acerbe de la politique "tout sécurtaire", et une dénonciation de la sauvagerie que portent ces prisons où rien n'est fait pour la réinsertion de ces jeunes chiens enragés.

D'évidence, on assiste à des moments de violence contenue, comme à des moments de violence exprimée. C'est dans cette première violence que la qualité de l'interprétation explose à l'écran : dents et poings serrés, larmes retenues, yeux injectés de sang... les jeunes acteurs sont époustouflants. Adam Butcher (découvert dans "Ralph" de Michael McGowan en 2004, puis dans la série "Derek"), Shane Kippel (lui aussi venu de la série "Derek"), Mateo Morales, Slim Twig, Taylor Poulin, Dewshane Williams... sont tous impeccables. 

Le film laisse une impression assez douloureuse, et le visage d'Adam Butcher continue longtemps d'habiter le spectateur, tant son jeu, aux confins du réalisme documentaire, est puissamment incarné.

Le seul reproche que je puisse faire à Kim Chapiron, c'est de ne pas s'être impliqué davantage dans ce qu'il montre, alors que les acteurs, eux, se sont investis d'une façon admirable, glaçante et âpre.

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