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La Vie ChonChon
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3 juillet 2011

Ni à vendre, ni à louer

Ni___vendre__ni___louerHommage à Jacques Tati.

C'est enfin le week-end, un week-end de printemps sur le littoral atlantique. Ce week-end-là, deux retraités se rendent dans leur résidence secondaire, une maisonnette aussi vaste qu’un timbre poste, et croisent un couple de punkettes ayant pour gîte une maison dessinée sur le sable d’une plage. Plus loin, deux imposteurs vêtus d’orange et de vert se mettent au golf non loin d’une procession funéraire. Au même moment, un représentant en parapluies a rendez-vous avec une maîtresse sado-maso dans un hôtel du bord de mer où séjournent deux couples dont l’existence sera chamboulée par un cerf-volant perdu. Il est aussi question d’étudiants des beaux arts, de voitures de sport, de voitures sans permis, de voitures de golf, de voitures volées, de caravane, de toile de tente, de lecteur de code-barres, de cadre photo décoré de coquillages et de tempête nocturne. Un week-end où les destins, les classes sociales, les générations, les sentiments, les douleurs comme les joies, se croisent. Un week-end à la mer, en somme.

Pascal Rabaté, après avoir joué dans "Louise-Michel" en 2008, puis nous avoir proposé "Les Petits Ruisseaux" en 2010, nous invite à un exercice de style cinématographique en forme d'hommage à Jacques Tati. Il y a du "Playtime" dans son film.

Alors certes, ce n'est pas du niveau du trio Dominique Abel, Fiona Gordon, et Bruno Romy qui nous ont offert les brillants "L'Iceberg" en 2005, "Rumba" en 2008, et qui nous présenteront "La Fée" en septembre 2011, mais c'est plutôt réussi.

Son film est un bijou d'invention, entre candeur et dérision. Aux antipodes des "Camping" et consorts, il y a là une invitation à la folie douce et à l'absurde, qui nous décrit une France râleuse et pittoresque, filmée avec beaucoup de tendresse et de poésie, sans faire l'économie d'une salutaire férocité par moments. Emane de ce film un sentiment de parenthèse, de temps suspendu, ô combien nécessaire en ces temps de précipitation perpétuelle.

Emancipés de tout dialogue, les acteurs sont excellents : Jacques Gamblin (Monsieur cerf-Volant), Maria de Medeiros (Madame Collier), François Damiens (Monsieur Fraises), François Morel (le père de la famille Tente), Dominique Pinon (le père de la famille Caravane), Chantal Neuwirth & Marie Kremer (la Veuve & l'Orpheline), Charles Schneider & Chantal Hosmalin (Mr & Mme Maisonnette), Davis Salles & Patricia Francino (VRP Maso & Dominatrice Sado), Arsène Mosca (l'épicier)... tous contribuent le temps de quelques scènes, à proposer un univers très particulier, et plutôt intéressant.

Alors certes, se dégage parfois une impression de suite de saynètes et de gags peu liés les unes aux autres, mais il faut se laisser embarquer par ce film loin des poncifs. Et vous verrez qu'au début il intrigue, qu'ensuite il amuse, qu'enfin il séduit.

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