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7 août 2011

Comme si c'était la dernière fois ?

Palais_Royal_Fleurs_2Promenade dominicale.

Etant donné le temps qu'il fait actuellement à Paris, mieux vaut profiter de chaque journée, chaque demi journée de soleil. Aujourd'hui, il a fait beau, et j'ai pu aller me promener.

J'ignore s'il faut appeler ça "promenade", plutôt qu'errances, déambulations, divagations... J'avance sans but, et j'observe, tantôt attentif, tantôt voguant sur les vagues de ma pensée.

S'il y a un lieu que j'affectionne tout particulièrement, depuis maintenant des décennies, c'est le jardin du Palais Royal. Et j'aime y entamer ou y clore mes longues déambulations.

C'est très étrange, mais il est rare que je "traverse" ce jardin, et quel que soit le temps, je ralentis le pas, et j'observe attentivement. Je pense que c'est un jardin qui n'est "ni tout à fait lui-même, ni tout à fait un autre", parce qu'à chaque fois, il est différent.

Je le regarde presque comme un amant, comme si c'était la dernière fois. Pourtant, je sais qu'il sera toujours là, que je pourrai y revenir, et suivant les saisons, sentir ses roses, observer ses myosotis, admirer l'incarnat de ses dahlias, sourire au déploiement de ses magnolias... 

Palais_Royal_Fleurs_1Tantôt, je me suis demandé s'il ne fallait pas tout observer, et même tout faire, comme si c'était la dernière fois. Non pas qu'il faille "dramatiser", mais bien davantage ressentir l'éphémère des choses, des gens, des gestes, de tout.

J'ai pensé à l'étrange mot "intangible", qui est à la fois ce qui est aussi intouchable qu'une fumée et qui échappe, et à la fois ce qui doit rester intact, sacré. Comme si l'éphémère devait de jamais être abîmé, et imprimer son éternité.

Et finalement, tout est susceptible d'être éphémère. Non pas parce que chaque chose, chaque personne, chaque sentiment... est susceptible de disparaître, mais parce qu'avec le temps, peut-être qu'on ne les entendra plus, on ne les verra plus, on ne s'en souviendra plus.

Tout est fragile, parce que chacun est fragile, parce que je suis fragile. On acquiert une petite part de sérénité à accepter l'éphémère de tout, et de tout considérer, comme si c'était la dernière fois.

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