Et la HDMI fut.

Quand les techniciens pensent enfin à moi !

La HDMI - High Definition Multimedia Interface - est faite pour moi. En effet, je suis tout à fait capable de comprendre les travaux de recherche de Paul Virilio sur la technologie, la vitesse, l'instantanéité, et la forme du dictature qu'elle génèrent, mais contrairement au plus petit geek qui se promène, je suis incapable de faire front aux impératifs d'ordre pratique.

Imaginez-vous que j'ai eu un téléphone portable 10 ans après tout le monde, que j'ai mis 2 ans - avec de l'aide finalement - pour brancher une télévision à écran plat et y recevoir des images, et j'ai mis 1 mois pour comprendre à peu près mon iPod. Vous saisissez maintenant l'étendue de mon inaptitude.

Il faut dire que mes compagnonnages habituels, la littérature, la philosophie, le cinéma, les promenades - et les cuites nocturnes - ne m'ont pas particulièrement formé aux branchements... de fils. Pratiquement, je me suis trémoussé autant avec Foucault qu'avec Dustan, que familiarisé avec les appareils, autres que génitaux.

Mais tout arrive enfin ! Chercheurs et techniciens sont parvenus à mettre au point ces deux fiches HDMI reliés par un film, qui servent à réunir le téléviseur au lecteur DVD, remplaçant prise Péritel, câble vidéo et câbles audio. C'est l'avènement du trait d'union, comme si même la technologie comprenait que le XXIème siècle serait au l'aune de la Fraternité. En 15 minutes, j'ai obtenu une multitude de chaînes de TV (la plupart restant quand même profondément asservissante), et de regarder un DVD ! La démocratisation du progrès technologique dans sa pratique effective prend tout son sens.

D'accord, cela ne m'écartera pas, entre autres, de Proust ni de Joyce, de Gus Van Sant, James Gray, Eugène Green, ni de Wong Kar Waï, des Tuleries, du jardin du Palais Royal ni des quais de la Seine, des bars ni des bouteille de gin "Bombay Sapphire" et "Tanqueray"... bien au contraire.

Mon existence n'aura rien d'une vie en 2.0, USB et HDMI ne seront pas mes nouvelles icônes, trop amateur des fils à retordre que je suis, mais je reconnais bien volontiers que si la plomberie pouvait bénéficier des mêmes avancées technologiques, je ne cacherais pas ma joie !