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19 mars 2012

Cloclo

Cloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes…
Cloclo ou le portrait d’un homme complexe, multiple ; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.

Oui, je le reconnais, depuis 15 ans, je suis une groupie de... Jérémie Rénier ! C'est le seul acteur de sa génération pour lequel je peux aller voir un film sur son seul nom. Et depuis "La promesse" (1996) des Frères Dardenne jusqu'à "Possessions" la semaine dernière, je les ai probablement tous vus.

Chronologiquement, c'est impressionnant : "Les amants criminels" de François Ozon, "Le Pornographe" de Bertrand Bonello, "Le Pont des Arts" de Eugène Green, "L'enfant" des Frères Dardenne, "Un amour à taire" (TV) de Christian Faure, "Dikkenek" de Olivier Van Hoofstadt, "Nue Propriété" de Joachim Lafosse, "L"heure d'été" de Olivier Assayas, "Coupable" de Laetitia Masson, "Bons Baisers de Bruges" de Martin McDonagh, "Le silence de Lorna" des Frères Dardenne, "Demain dès l'aube" de Denis Dercourt, "Potiche" de François Ozon, "Les aventures de Philibert, le capitaine puceau" de Sylvain Fusée, "Le gamin au vélo" des Frères Dardenne : il peut tout jouer.

Ici, il est tellement excellent, que pour ma part, il est parvenu à me faire envisager que "Cloclo" est un personnage de fiction. Oui, il y a la ressemblance, il y a le mimétisme, mais au-delà de l'imitation, Jérémie Rénier réussit l'incarnation. Chapeau bas.

Florent Émilio Siri avait réalisé "L'ennemi intime" en 2007, sur la guerre d'Algérie, parce que y étaient réunis Albert Dupontel et Aurélien Recoin, derrière un Benoît Magimel qui y joua son meilleur rôle à ce jour, accompagnés de Marc Barbé et de Vincent Rottiers, toujours impressionnant malgré son jeune âge.

Ici, on est loin du complètement raté "La Môme" que j'avais trouvé indigeste tant c'était boursouflé, mal fichu, et désordonné. Chronologie respectée (peu de flash-backs inutiles ni de construction inutilement alambiquée), évitement de l'hagiographie jusqu'à souligner les détails horripilants de la star Claude François, maniaquerie, autoritarisme, jalousie...

Benoît Magimel campe un Paul Lederman un peu lourdingue à mon goût. En revanche, Ana Girardot est une Isabelle Forêt (la mère des enfants de Claude François) très réussie ; Joséphine Japy est une France Gall plus fraîche que nature ; et Sabrina Seyvecou est une Josette François (la soeur de Claude) très intéressante, toute en demi-teinte. Manica Scattini (Chouffa François, la mère de Claude) se prend pour Virna Lisi incarnant Catherine de Médicis dans "La Reine Margot" et c'est plutôt pathétique, quant à Marc Barbé (Aimé François, le père de Claude) n'a pas le rôle subtil et étoffé qu'il aurait pu endosser.

Au final, c'est plutôt fichu, bien filmé, et parfois même très bien filmé avec quelques travellings et quelques plans-séquence audacieux ; les concerts sont bien rendus ; la personnalité et le caractère de la star sont passés à la moulinette sans béatitude ; la fan-mania est décrite avec ce qu'il faut de circonspection, voire de distance critique ; sa modernité, notamment son intérêt pour Otis Redding, la Motown, les danseuses, le Disco lui rendent justice ; l'interprétation est certes inégale, mais "mon" Jérémie Rénier emporte tout parce que c'est un très grand acteur, et que rien ne l'enlaidit, ni les costumes à paillettes, ni les colles pelle-à-tarte, ni le maquillage de Marilyn de Monoprix... Son travail est très impressionnant.

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