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28 octobre 2012

Skyfall

Skyfall

James Bond, pour le plaisir...

Lorsque la dernière mission de James Bond (Daniel Craig) tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M (Judi Dentch) est obligée de relocaliser l’Agence.

Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Gareth Mallory (Ralph Fiennes), le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond.

Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve (Naomie Harris), un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Raoul Silva (Javier Bardem), dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel…

À mon sens, "Skyfall" multiplie un peu les bonnes nouvelles. Déjà, prenant enfin conscience que la série "Jason Bourne" a démodé 007, les producteurs ont changé leur fusil d'épaule, et ont compris qu'il était inutile de ficeler un scénario trop alambiqué, et revenir aux fondamentaux des James Bond : divertissement, cascade, humour décalé. Ensuite, plutôt que de s'embarrasser à dessiner un méchant aux objectifs peu crédibles, il faut s'en tenir à sa personnalité. Enfin, pour donner du poids au film, mettre Judi Dench en avant, parce qu'elle peut tout jouer, ici dans un rôle de "mère" passionnant.

Le choix de Sam Mendes à la réalisation est un excellent choix, même s'il peut surprendre. Nous lui devons, entre autres, "American Beauty" en 1999, "Les sentiers de la perdition" en 2002, "Jarhead, le temps de l'innocence" en 2005, "Les noces rebelles" en 2008, "Away we go" en 2009, autant de films qui ne prédisposent pas au style James Bond. Oui mais voilà, il a un cahier des charges, et il s'y tient.

Logiquement le film s'ouvre sur une hallucinante course-poursuite à Istanbul en Turquie, dans les rues en voitures puis sur les toits du Grand Bazar en moto, et c'est une réussite totale. James Bond a une partenaire, Eve (Naomie Harris, parfaite) dont le rôle est conséquent, et qui évite de s'apesantir sur l'inévitable "James Bond Girl", Séverine incarnée par Bérénice Marlohe, dont judicieusement le scénario ne s'encombre pas trop. Un nouveau Q jeune et fringant arrive, incarné par Ben Wishaw (très charmant, révélé par Michel Blanc dans "Mauvaise Passe" en 1999, puis qui a joué dans "Le Parfum" en 2006 où il incarna le rôle fameux de Jean-Baptiste Gribouille ; dans l'excellent "I'm not there" de Todd Haynes en 2007 ; dans "Bright Star" de Jane Campion en 2009 ; etc...) ne proposant à 007 qu'un flingue et une radio ; un retour bien senti de la fameuse Aston Martin ; le méchant Raoul Silva incarné par un Javier Bardem qui cabotine autant qu'il le peut et qui nous amuse bien ; et pour finir un retour sur les lieux de l'enfance de 007 en Écosse, ou l'accueille le généreux Kincade qu'interprète avec bonhomie l'excellent Albert Finney. Que demander de plus ?

Des scènes d'action à couper le souffle, des plans d'une beauté stupéfiante, une vraie profondeur dramatique (psychologique) sur le vieillissement, l'enfance, la mort, et une petite touche de "fun" grâce à un méchant qui ne mégote pas sur sa mégalomanie. "Skyfall" est un concentré de 50 ans de James Bond régurgité de la plus belle des manières par un Sam Mendes qui y a de plus introduit tout son univers fait d'affects et de perversions maternelles. L'audace de "Skyfall" s'avère payante, tant par sa parfaite absorption des nouveaux codes cinématographiques (encore merci Jason Bourne) que par sa capacité à réanimer une veine bondienne des plus jouissives.

Du grand spectacle pour tous, réussi, servi par un Daniel Craig plus hiératique que jamais, par une Naomie Harris exquise dont on sait qu'on la reverra, par une Judi Dench parfaite en mère presque Médée, par un Ben Winshaw très sobre, et par un Javier Bardem qui déride le tout avec jubilation.

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