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4 novembre 2012

Frankenweenie

Frankenweenie

Contre la mort.

Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…

Dès 1984, Tim Burton comptait d’ores et déjà faire de Frankenweenie un long métrage en stop motion. Mais pour des raisons de budget, il fut contraint d’en faire un court métrage en prises de vues réelles. Il aura donc fallu attendre plus de 25 ans pour que se concrétise son projet.

Ce n’est un secret pour personne, Tim Burton est un passionné de films d’horreur et place dans son panthéon "Frankenstein" de James Whale, avec Boris Karloff dans le rôle du monstre. A propos de sa motivation, à l’époque du court métrage, il déclare : "A l’origine, je voulais faire "Frankenweenie" parce que, étant jeune, j’étais fan de films d’horreur. Mais c’est également lié à la relation que j’ai moi-même eue avec un chien lorsque j’étais petit. C’est une relation particulière dans une vie, très forte, très affective. Évidemment, les chiens ne vivent pas aussi longtemps que les humains et par conséquent, on vit forcément la fin de ce lien. Cela, combiné à l’histoire de Frankenstein, m’a semblé être un bon sujet, une sorte de souvenir très personnel."

Etant dessinateur de formation, la place de l’animation dans la filmographie de Tim Burton est importante. En effet, sa première réalisation en stop-motion date de 1982 avec le court métrage "Vincent", véritable autoportrait qui met en scène un petit garçon fasciné par les histoires d’épouvante. En 1994, il collabore activement avec Henry Selick en écrivant le scénario et en assurant la production de "L'Étrange Noël de M. Jack". "Frankenweenie" marque sa troisième réalisation d’un film d’animation puisqu’en 2004, il signe "Les Noces Funèbres", dans lequel un vivant épouse un cadavre par erreur.

Comme souvent chez le réalisateur, un certain nombre de noms de personnages sont inspirés de classiques de la littérature fantastique. Ainsi, Victor fait penser à Victor Frankenstein (Mary Shelley), Elsa Van Helsing au fameux chasseur de vampires Abraham Van Hesling (Bram Stocker) et Edgar "E" Gore à Edgar Allan Poe.

L'emploi du noir et blanc dans le film a été imposé à la production, au départ récalcitrante. Ce choix esthétique fait non seulement écho au court métrage d’origine, mais aussi au film "Frankenstein" de James Whale (1931). Comme le souligne Tim Burton : "Le noir et blanc fait partie intégrante de l’histoire, de son identité et de son émotion et cela a toujours été très important. Le noir et blanc a quelque chose d’émouvant, un peu comme si c’était un personnage. Voir ce type d’animation en noir et blanc ajoute une certaine profondeur, et la manière dont les personnages et les objets entrent et sortent de l’ombre est très intéressante, elle contribue à raconter l’histoire."

C’est Danny Elfman, éternel complice du réalisateur, qui compose la musique de ce long métrage. Il s’agit de leur seizième collaboration.

Le film utilise la technique du stop-motion. Chaque marionnette est ainsi créée et manipulée à la main, et non à l’aide d’un ordinateur. Pour obtenir une seule seconde de film, cette technique exige de prendre 24 photos et de les projeter les unes après les autres pour obtenir un mouvement. Ce processus est très long et nécessite beaucoup de travail, c’est pourquoi l’équipe a fabriqué un grand nombre de marionnettes du même personnage en amont pour pouvoir travailler sur plusieurs scènes à la fois. Les images de synthèse permettent de travailler plus vite mais pour Tim Burton : "Il y a de la beauté dans ce type d’animation et le fait de prendre un objet inanimé et de lui donner vie reflète complétement le thème de Frankenstein. L’animation image par image possède une énergie particulière que vous n’obtiendrez jamais avec un autre format."

"Frankenweenie" est ce drôle de film miraculeux qui, sans rien changer en apparence à la recette, parvient à lui redonner la saveur que nos palais croyaient définitivement perdue. 

C'est un film brillant, drôle et touchant, tendre et moqueur, techniquement parfait. L'avantage ? Le rythme. Pas de temps mort, pas de ralentissement pour faire joli (le péché mignon de Burton), quatre-vingt-sept minutes d'allegro vivace, où le cinéaste prend sa revanche sur les mois d'ennui qu'il a passés dans l'usine Disney, à la fin des années 1970. En retournant à la source, Tim Burton renaît artistiquement et livre une oeuvre infiniment personnelle, le meilleur de son cinéma. Allez-y ! C'est superbe.

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