Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
6 décembre 2007

Loi "Pet-Crasse"

CochonEnerveJ'ai vu il y a quelques jours que proposer une réunion d'information sur la loi LRU, dite loi Pécresse, qui élargissait le propos par rapport au sort des personnes conviées, à Dauphine, était vivement contestée. La solidarité n'est plus ce qu'elle était, et le simple fait d'évoquer les étudiants ou la recherche, fait carrément fuir.

* Il faut donc impérativement trouver un autre angle d'approche, pour motiver. J'ai songé : pognon privré versus pognon public.

Deux type de personnels se côtoieront désormais, en fonction des fonds qui les rémunèrent.

- Quel sera le statut de chacun : CDD/CDI, salaires, congés, etc... Aurons-nous à nos côtés des personnels dispensés de la mission de Service Public, assujétis au rendement, à l'efficacité, moyennant 5 semaines de congés payés ? Et comment se ferait cette cohabitation, dans quelle ambiance, avec quelles stigmatisations ?
- L'origine des fonds permettra-t-il aux uns de disposer de ce dont ils veulent, et aux autres d'être assujétis aux marchés publics et de vivre dans la pauvreté ?
- Verra-t-on disparaître les chercheurs "fondamentaux" en CDI dans des locaux immondes, pour voir proliférer les chercheurs "industriels" en CDD sur la moquette épaisse ? Ces derniers seront-ils déchargés des enseignements ? Etc...

On comprend vite combien une université, et particulièrement Dauphine, à terme, pourrait trouver en son sein, ses fonctionnaires encombrants, tandis que ceux qui seraient rémunérés sur les fonds privés se verraient parés de toutes les vertus, parmi lesquelles on auréolerait en premier chef, la rentabilité ? Option révérences auprès des industriels pour remplir les caisses annuellement ?

Ce sont ces questions-là, qui annoncent clairement la placardisation des fonctionnaires - même munies de la carte UMP - et qui pourraient sensibiliser les personnels des universités.

* En second lieu, je songe aux questions posées aux Présidents des Universités, restées sans réponses, et que la loi Pet-Crasse va définitivement noyer.

- Augmenter les recettes des universités : pour faire quoi de la manne supplémentaire ? En calculant comment les nouveaux droits d'inscription ? Quid de la progressivité des droits qui évite les effets de palliers ? Combien de bourses supplémentaires ? Quid des postes de 1/2 ATER ? Quid de la lutte contres tous les gaspillages ? Quelles sont les dispositions prises pour limiter les procédures administratives ? Etc...

Le mot "autonomie" cache bien des choses, enfume bien des esprits. Comme si l'Université n'était qu'une vieille dame âgée, qui grace à l'autonomie, n'aurait plus besoin de couches parce que l'incontinence aurait disparu, ni d'infirmière parce qu'elle aurait miraculeusement retrouvé un sang et des artères de jeune fille ? On ne me la fait pas ! Le pognon privé des "fondations" (quel mot !), en guise de miracle, ce n'est pas ma tasse de thé.

** Cette loi a été pensée par le cul, une loi qui fait du vent et qui pue. C'est la loi Pet-Crasse, et il n'y aura jamais assez de réunions pour en débattre, avant de pouvoir, collectivement, la remettre un peu en cause. Autonomie des Universités soit, mais sans autocratie des Présidents. Sinon, ce ne seront que micro-sociétés, parfaits reflets de la France tout entière. En somme, une horreur.

Jamais un endroit où l'on accueille et les étudiants, et la recherche, ne doit être le reflet de la France tout entière. Ce doit être un endroit serein,
privilégié, où l'on sème, distribue et récolte des fruits sans valeur marchande immédiate. Et seule l'absence de valeur marchande permet d'évoquer sans ignominie, "les valeurs". On de doit pas transformer les étudiants en clients.

** L'autonomie des universités, c'est peut-être un peu l'histoire de l'énergie nucléaire : les déchets, c'est quoi (qui) exactement ? et on les enfouit où ?

http://www.sauvonsluniversite.fr

Publicité
Commentaires
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité