Béni soit qui mâle y pense...

J'ai toujours aimé cette photographie. Un homme nu dans les "bras" d'un scorpion. Elle me trouble. Un combat, un coït ?

Il me semble que cet homme est un peu tout homme, heureux de dominer, rassuré d'être dans les bras d'un fort, craintif d'un mal suspendu quelque part au dessus de lui, reconnaissant de la situation pour sa charge érotique évidente...

Une photographie paradoxale, parce qu'elle exprime des sentiments paradoxaux : la violence dans des draps blancs ; l'amour avec un monstre ; la protection par un tueur ; l'amour et la mort ; la laideur et la beauté ; la force et la fragilité.

Le bois du parquet, le coton des draps, l'air de la musique diffusée par le poste, la pierre des murs, le feu du soleil et du sexe, l'eau cachée, dissimulée dans la semence et le venin. Je vois comme une presque-complétude des éléments qui fait face à la nudité de l'homme. Un homme qui pense peut-être dominer tandis qu'une queue meurtrière le menace.

Je me demande si cette photographie n'est pas comme le symbole de la sexualité masculine. Le mâle, dans toute sa beauté, c'est à dire dans toute sa fragilité.

(NB : en réalité, cette photographie illustre une publicité pour la lutte contre le sida).