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La Vie ChonChon
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13 octobre 2008

La transparence des parachutes...

Parachute_Dor_Les parachutes dorés, c'est terminé ! Voilà un mois que la crise financière fait rage, et on a trouvé bon de coller sur son dos, tout et n'importe quoi. Et ça va durer. On comprend bien que désormais, chaque mauvais chiffre, chaque mauvaise statistique qu'aurait du avoir à assumer notre gouvernement sera collé sur le dos de la crise... inflation, chômage, pouvoir d'achat, tout va y passer. Dans cet immense fatras, on a jugé bon de reparler des "parachutes dorés" accordés à certains dirigeants de grandes sociétés, que ceux-ci aient réussi ou failli dans leur mission. Et pourquoi en effet de remettre ce scandale sur la table au détour de la crise actuelle, même si le lien de causalité est plus que contestable. Alors, il va falloir "moraliser" tout ça, avec davantage de "transparence". Déjà, "moraliser" est un terme qui m'écorche un peu les oreilles. Que je sache, je dépends d'un ordre légal, non pas d'un quelconque ordre "moral". Ensuite, la "transparence", vous savez ce que j'en pense. C'est le mot qu'on utilise systématiquement lorsqu'on a rien à proposer comme comme solution, mais qu'on veut passer quand même à la télévision pour ouvrir sa gueule. Mais le cas des parachutes dorés est tout à fait passionnant au regard de cette "transparence" dont on nous rebat les oreilles. Je me propose de vous donner des chiffres, des vrais, plutôt que de vous balancer de la "transparence" : - 12,9 millions d'euros versés à Antoine Zacharias (au moins lui, il a fait gagner beaucoup d'argent à Vinci.) - 8,2 millions d'euros versés à Noël Forgeard par EADS - 6 millions d'euros versés à Patricia Russo par Alcatel-Lucent - 3,7 millions d'euros auxquels a du renoncer Axel Miller de la part de Dexia Je n'irai pas plus loin, c'est inutile, tant les chiffres sont presque incompréhensibles pour les personnes modestes. Devant leur immensité, Dame Laurence Parisot, des tromolos dans la voix, est allée jusqu'à se sentir choquée, outrée, indignée, etc... Et d'ajouter une couche de transparence, pour éviter une LOI ! Pourquoi dis-je "ajouter" une couche ? Parce que ça fait longtemps que ça traîne, cette affaire, et rien n'est venu diminuer le montants mirifiques de ces parachutes dorés. Au passage, on soulignera que si les salariés bénéficiaient tous d'au moins deux ans de salaires en guise d'indemnités de licenciements, la flexibilité serait vue d'un oeil meilleur... * Le gouvernement Fabius (déjà !) avait mis en place la loi NRE (nouvelles régulations économiques) qui obligeait les dirigeants à faire figurer leurs rémunérations dans les rapports annuels d'activité. Il comptait en quelque sorte sur leur "auto-modération"... * La loi Breton soumettait la rémunération des patrons au vote des actionnaires... * L'amendement Balladur interdisait au dirigeant la levée de leur stock-options avant la fin de leur mandat... * La loi TEPA d'août 2007 soumettait l'attributions des parachutes dorés à des conditions de performance... C'est bien ce que je disais, 4 couches de "transparence" déjà, et il en faudrait vite une cinquième ? Mais pour changer quoi ? On prend le mal par le mauvais bout. Car dès qu'il a fallu faire connaître le montant des parachutes dorés, ce fut la guerre. Chaque grand patron (on dit "dirigeant" pour faire moins néo-libéral) a voulu s'aligner sur le montant le plus élevé, évidemment ! On connaît la suite... Y-a-t-il une autre solution que le plafonnement des rémunérations des grands patrons, que le plafonnement de la mise sous strictes conditions de l'attribution de parachutes dorés ? Comment rémunérer justement la "prise de risques" ? A mon sens, on pourrait établir une règle de calcul, qui verrait, dans son équation, entrer plusieurs critères, tels que, entre autres, la durée pendant laquelle le patron a exercé ses fonctions, le montant des bénéfices qu'il a contribué à réaliser durant sa direction, la durée effective de sa clause de non concurrence, l'importance de sa position dans les relations internationales qui accentue les responsabilités (armement, énergie), etc... Un patron qui ne serait resté que 3 ans, pour ne causer que des pertes, et qui retrouvera du boulot le lendemain ne toucherait plus un montant monstrueux, équivalent à celui que percevrait le patron qui a exercé 10 ans, ne faisant que des bénéfices, et qui ne retrouvera pas pas de boulot dans les 3 ans parce qu'il a exercé dans un domaine particulier. Au moins y-aurait-il une certaine méritocratie grâce à cette équation. Ceci étant posé, il faut quand même se poser certaines questions en AMONT : ces chers patrons sont-ils réellement irremplaçables ? n'y a-t-il pas à envisager un plafonnement des retraites-chapeaux (certains touchent de leur ex-entreprise 500.000 euros mensuels) ? Non, il ne s'agit pas de morale. Il s'agit d'éthique, il s'agit de la valeur des hommes et de leur travail. Ethique ? Comme cette idée est complexe ! Ethique patronale ? Comme cette idée est farfelue ! Grand dirigeant, exploite-toi toi-même, et tu exploiteras les autres ensuite. Nous, nos parachutes sont en plomb ! Et quand on les prend sur la gueule, on voit bien qu'ils ne sont pas transparents ! Généralement, on ne s'en relève même pas !
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Commentaires
P
Quelle transparence peut-il y avoir dans des conseils d'administration qui votent salaires, traitements et autres broutilles où les membres sont tous co-optés chacun par son voisin ?<br /> Et que penser des retraites au maximum du régime général que bien des anciens grands patrons cumulent avec une "indemnité" accordée pour un poste à titre "honorifique" qui peut se chiffrer en centaines de milliers d'euros mensuels s'ajoutant aux stocks options et le reste... <br /> J'adore le bon vieil argument qu'ils osent nous sortir : "comment voulez-vous que je maintienne mon train de vie si je me contente de la retraite ?" <br /> Peut-être en se penchant de plus près sur un nombre (de plus en plus petit, soit) de mortels qui arrivent à vivre très bien avec le dixième de leurs revenus ? Comme, par exemple, les patrons qui ne sont pas des "grands" ?<br /> Sinon, ils peuvent toujours revendre un ou deux yachts, une petite villa dont ils profitent rarement (pour cause de double emploi)... Enfin, ils peuvent me consulter, je dois pouvoir les aider à trouver des solutions en échange d'une très petite rémunération et sans parachute doré, hein ? ;o)
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