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15 septembre 2014

La mode du "Coup de Pouce".

Coup de Pouce

Petit !

Je considère que puisqu'il y aura toujours des discriminations (sociales, sociétales, etc...), et surtant quand on sait que voilà au moins deux siècles ce sont, sauf quelques impromptus heureux et salutaires, les possédants et leurs représentants qui mènent le bal économique.

Aujourd'hui, la FBF (banques), l'UIMM (industrie), la Fnsea (gros agriculteurs), l'UIC (chimie), l'UFIP (pétrole), l'UMIH (hôtels & restaurants), en somme toutes les composantes du MEDEF ne consentent plus à partager les fruits de leurs productions.

Je sais qu'il y a eu 1848, 1936, 1944, 1968, 1981... mais à y regarder de près, ce furent là des mouvements populaires massifs qui avaient des revendications, qui réclamaient à juste titre des augmentations et des protections, afin d'être rémunérés selon la valeur de leur travail, avec la sécurité qui leur était dévolue, ne serait-ce que pour respecter la dignité humaine de tous.

Mais depuis une dizaine d'années (je ne saurais le dater précisément), alors que la dette augmente, alors que les déficits se creusent, alors que l'inflation stagne (juste de quoi nous éviter une terrible déflation), que la croissance est en berne, qu'on évoque en la dénonçant la décroissance, etc... je constate avec effroi, sans que j'en connaisse précisément toutes les causes, que la lutte suprême consiste à exiger un "coup de pouce".

Tout y passe, depuis le Smic jusqu'à l'IRPP, depuis les bourses étudiantes aux petites retraites, de façon sectorielle, très partimentée donc, et chacune de ces catégories de réclamer son "coup de pouce".

Je ne pense pas que devant la pauvreté qui croît jusque dans un pays richissime comme le nôtre, que devant nos errances industrielles et agricoles la nature est plus affligée que jamais, que devant les meutes mortifères de néo-réacs auxquelles s'accolent la Manif pour Tous et toute la nébuleuse Novopress, on doive demander un "coup de pouce".

Ne sommes-nous donc que les misérables auto-stroppeurs du destin de la France et de l'Union Européenne, de cet univers mondialisé, pour en être réduits à ne réclamer que ça.

Ce petit "coup de pouce" qu'on demandait à un ami pour se faire embaucher, comme un petit privilège qui sollicite dans le creux de l'oreille, un peu honteux, alors qu'il y a tant de nécessiteux.

Je veux bien la Fête de l'Humanité sous le soleil, je veux bien le concert de Massive Attack, je veux bien les socialistes "drondeurs" assis entre deux chaises, je veux bien le come-back de Martine Aubry qui parvient à faire gober qu'elle est plus gauchiste que François Hollande, je veux bien avaler que d'aucuns gobent (avalent !) la prose vengeresse de Valérie Trierweiler, je veux bien le retour en 180 épisodes de Nicolas Sarkozy, je veux bien la VIe République, etc... mais pas en être assigné à demander pour tel-le-s ou tel-le-s un coup de pouce qui ne changera rien aux problématiques économiques, environnementales, sociales, et sociétales qu'il nous faut affronter.

Quel qu'il soit, un gouvernement, fut-il celui de Fillon, de Ayrault ou de Valls - avec, n'en déplaise, toutes les différences que cela impose - ne devrait pas avoir en face de lui des classes laborieuses qui ne demandent que des "coups de pouce".

Il faut vouloir de la justice, des hausses, des augmentations, des constructions, de la redistribution des richesses, des baisses réelles de toutes les incitations à la rente ! Du partage au nom de la Fraternité.

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Commentaires
J
johanna schirrmacher
I
c'est un bon article.
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