Tragédie Grecque au PS

42 voix d'écart ! (provisoirement...) C'est donc Martine Aubry qui remporterait le siège de Secrétaire Générale du PS, avec 42 voix d'avance (pour le moment) sur Ségolène Royal, au terme d'une nuit très agitée, nous dit-on. J'ignore ce qu'il faut en penser. Un parti de militants, ou un parti de sympathisants ? Telle était la véritable question de fond me semble-t-il. Car cette histoire d'alliance avec le Modem n'est qu'un gros chiffon rouge qu'on a agité pour pas grand chose... En effet, le cas du Modem s'est posé lors de l'élection présidentielle de mai 2007, mais rien ne nous dit que cette configuration de résultats se reproduira... Et puis chacun sait qu'au niveau local, il faut bien souvent composer avec les électeurs du Modem pour ne pas voir l'UMP tout rafler. On en est même aujourd'hui à ignorer ce que sont les différences tangibles entre les motions d'Aubry et de Royal. C'est plutôt à un choix de style, de façon de faire, d'iconographie auquel nous avons assisté. Un choix de personne, auquel je préfère un combat d'idées. Or d'idées il ne fut guère question. Maintenant, même si ce n'est qu'à 42 voix, il semblerait à cette heure que les militants aient préféré les soutiens de Martine (Fabius, DSK, Delanoë, Jospin...) aux soutiens de Ségolène (Peillon, Valls, Filipetti, Najat Belkacem...). => Comment ne pas penser à Blaise Pascal ? "Ce qu'il y a de certain dans les combats entre les anciens et les modernes, c'est que les modernes finissent toujours par triompher". N'y aurait-il qu'au PS que le bon sens de Pascal soit obsolète ? Non. Il ne faut pas oublier que les jeunes Français de 18-24 ans (à 74%) ont porté Ségolène Royal en 2007, tandis que ce sont les Français de plus de 65 ans (à 75%) qui ont assis Nicolas Sarkozy sur le fauteuil de Président de la République. Les anciens ont alors vaincus les modernes. Si tout le monde semble avoir compris que la "lutte des classes" n'a pas disparu, il semblerait que le conflit des générations soit une notion qu'on a vite jeté aux orties. Pourtant, au vu de notre pyramide des âges, il convient bien de constater que ce conflit soit d'actualité. Et quand l'axe générationnel prime sur l'axe social, il me semble être devant un constat d'échec indiscutable. => Comment ne pas penser à la tragédie grecque ? Martine Aubry dans le rôle de Cassandre, symbole de la tradition et de l'ordre établi dans la cité ; Benoît Hamon dans le rôle du beau Pâris, qui bouscule cet ordre établi ; enfin Ségolène Royal dans le rôle de l'éternelle victime, l'éternelle figure maternelle, l'éternelle veuve... Nous devrions probablement lire ou relire les textes anciens pour mieux comprendre notre actualité. Comme un devoir de modestie devant les agitations actuelles et momentanées.