Clara Sheller

Du bon Service Public ! Au milieu de mes chroniques cinéma habituelles, voilà qu'on trouve quelques mots sur le série "Clara Sheller" que diffuse actuellement France 2. Plus de 3 ans après la première salve, voici donc 6 nouveaux épisodes. Pari risqué, pari tenu, pari réussi ! En premier lieu, la distribution, absolument impeccable, meilleure que dans le premier opus, depuis les trois rôles principaux, jusque dans les recoins du casting. Un Patrick Bouchitey au top de sa forme, par exemple. Ensuite, Paris. Comment ne pas penser à Christophe Honoré et ses "Chansons d'Amour". Parigot je suis, parigot je reste ! Que Paris est beau. Je ne m'en lasse pas, à la vie, comme à l'écran, surtout quand c'est filmé comme ça. Que voulez-vous, cette Rive Droite si chère à mon coeur, ses beaux boulevards, son Rex, ses Folies Pigalle, sa population cosmopolite... Du bonheur et des souvenirs. Ensuite encore, toutes les thématiques abordées, même les plus difficiles et les plus tristes, avec la légèreté habituelle des personnes sincèrement profondes. Amour, solitude, maladie, interrogations, paternité, jalousie, désirs... Tout ce qui a toujours fait la qualité des fictions françaises. Enfin, car je ne veux pas épiloguer trop longuement sur les qualités de la série, il y a le scénario et la réalisation. On frise les fameux Ducastel & Martineau, et ce n'est pas rien pour de la télévision ! Alors que les deux premiers épisodes ont mis tout en place, on passe à la vitesse supérieure. Depuis le visionnage d'un extrait mémorable de "Dynastie" à la partie comédie musicale (sur du Nino Ferrer, s'il vous plaît !) au déjeuner dans le jardin, il n'y a rien à redire. Ajoutez à tout ça des dialogues aux petits oignons, et une voix off pas trop encombrante, et c'est un petit bonheur, dont les parties moins réussies passent inaperçues. Reverrons-nous cette qualité sur le Service Public télévisuel ? Au moment de la privatisation, qui a cessé de ramper pour courir droit devant, il y a fort à craindre que la réponse soit "non" ! J'en tiens pour responsables celles et ceux qui ont voté mal-à-droite-ment en mai 2007. Je ne les conchierai jamais assez de détester à ce point la culture, la jeunesse, la sève, l'élan, le lendemain, la promenade, la réflexion. Pouffiasse ménagère inculte, qui pue le Poupina, les couches et le vomi de lait, je te hais de me priver désormais de cette qualité perdue !