24 mai 2009
Vengeance
La mémoire qui flanche...
Un père vieillissant et de plus en plus amnésique, vient à Hong Kong pour venger sa fille, victime de tueurs à gages. Sur son passeport est marqué "cuisinier". 20 ans plus tôt, il était un tueur professionnel.
C'est toujours un plaisir de retrouver le Hohg-Kongais Johnnie To, à qui l'on doit entre autres les excellents "Breaking News", "P.T.U.", "Election" 1 & 2, "Sparrow", et dont on attend avec une impatience non dissimulée du "Cercle Rouge" de Melville.
Une fois de plus, c'est mission réussie. Johnnie To continue d'être un metteur en scène virtuose, allant presque jusqu'à l'abstraction, alternant avec brio une profonde tristesse et une liberté comique. Evidemment, toujours magnifiques et très chorégraphiées, le réalisateur continue de nous offrir des scènes de fusillades parfaites.
Voici que surgit dans la distribution, alors que Johnnie To travaille toujours avec les mêmes acteurs, notre Johnny Halliday national, accompagné de Sylvie Testud. Certes, Johnny n'est pas encombré de trop de scènes de dialogues, mais sa présence, son corps, s'imposent merveilleusement au dispositif du film. Presque hiératique, déambulant l'air inquiet et perdu, dans HongKong comme dans Macao, il est très au-delà de ce que lui confie généralement le cinéma hexagonal. Jamais son regard n'aura été si bien filmé, suggérant la peur, l'effroi, la mémoire qui s'efface.
Véritables personnages sont aussi les mégapoles Hong-Kong et Macao, que Johnnie To filme à merveille, faisant émaner d'elles des ambiances uniques, presque fantomatiques.
Même si ce film sera probablement mieux salué par les critiques que par un public français boudeur, je le conseille sans la moindre hésitation. On ne saurait passer à côté d'une telle leçon de mise en scène.
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