Petites querelles politiques internes.

Dans les cuisines, à l'heure des "tambouilles" politiques.

Incontestablement, l'échiquier politique national se remodèle plus ou moins discrètement, et cela n'est peut-être pas si anodin que cela. Les media ont peut-être tort de présenter ces recompositions sur un ton toujours moqueur.

Un jour, c'est la division des centres droite, avec Dominique de Villepin, Hervé Morin, François Bayrou, Jean-Louis Borloo, et dans une moindre mesure Eva Joly (télé)guidée par DCB, pas toujours au diapason de Cécile Duflot ;

Un autre jour, c'est le PdG de Jean-Luc Mélenchon, qui veut avaler le PCF, la NPA et LO, tout en grignotant la gauche du PS. Peut-être même que le Front de Gauche s'offrira le PS comme principal adversaire, plutôt que l'UMP (en souvenir de 2002 ?) ;

Un jour après c'est au FN où Marine Le Pen lutte contre le journal Rivarol qui veut imposer Bruno Gollnisch, et qui essaie de s'émanciper d'une certaine partie de l'héritage politique paternel aux tons trop xénophobes ;

Un jour encore c'est la division de l'UMP ou de plus en plus nombreux sont ceux qui voudraient voir François Fillon prendre la succession de l'actuel Président, avec Jean-François Copé tapi dans l'ombre attendant son heure. Très certainement, d'aucuns en sont rendus à espérer secrètement la victoire du PS en 2012, pour conserver toutes leurs chances en 2017 ;

Et un jour plus tard, c'est la division du PS, tenaillé par ses présidentiables "principaux" qui visent directement l'Elysée et ses présidentiables "accessoires" qui veulent un Ministère en 2012. On évoque même un "pacte" Aubry/DSK/Fabius, prétendument toléré par Royal, en omettant de nous préciser qu'il serait stupide d'envoyer les mêmes orientations politiques aux primaires.

=> Il n'y a là rien de nouveau, mais pour satisfaire les vendeurs de papier, ça permet d'alimenter la une des journaux, semaine après semaine. Ces media sont assez "désopilants" à sembler s'étonner de ces recompositions alors que nous allons vers le terme d'un quinquennat déplorable, et que nous subissons encore une crise financière, économique, sociale et sociétale majeure.

=> Il ne faut surtout pas croire ce que disent quotidiennement certains journalistes et commentateurs, à savoir que ces "querelles", ces "cuisines internes", ces "tambouilles" seraient insignifiantes et nous passeraient, à nous les simples citoyens, "par dessus la tête". Les Français valent bien certains journalistes et "politologues" auto-proclamés, et peuvent comprendre les réels enjeux politiques que révèlent ces luttes internes.

=> Ce qu'on nomme les petites "cuisines internes" ne doivent pas, comme le laissent entendre trop de media, être prises à la légère. Après tout, c'est de la cuisine, et ça passionne, à juste titre, les Français. Il ne faudrait pas les priver de cette passion, au risque de les dépolitiser toujours davantage. Encore une fois, se préparent aujourd'hui tous les plats qui nous seront servis pendant longtemps.