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10 janvier 2011

Somewhere

SomewhereDe la vie à l'existence...

Johnny Marco, auteur à la réputation sulfureuse vit à l'hôtel du Château Marmont à Los Angeles. Il va recevoir une visite inattendue : sa fille de 11 ans.

Après "Virgin Suicides" en 2000, "Lost in translation" en 2004 et "Marie-Antoinette" en 2006, Sofia Coppola nous propose son premier opus. Si j'avais été très séduit par son premier film, j'étais beaucoup plus dubitatif à la vue des suivants, surtout "Marie-Antoinette", estimant pour ma part que la réalisatrice était surestimée, très probablement grâce à son patronyme.

Ici, la forme adhère littéralement au propos, et la mélancolie qui se dégage du film est très réussie. Sofia Coppola réussit de très beaux plans fixes, laissant "respirer" ses acteurs, et ne forçant jamais le trait sur les émotions qu'il doivent nous faire partager. Et le choix des chansons épouse judicieusement les états d'âme des protagonistes.

Alors certes, il y a toujours le désarroi de l'adolescente nantie, mais il est émaillé de moments de bonheur simple, qui offrent au film une respiration salutaire. Par ailleurs, l'intérêt est aussi pointé sur la vacuité de cette existence paternelle, qui montre que la réalisatrice a regardé avec beaucoup d'attention le sublime "Tetro" de son père.

Stephen Dorff, qui avait retenu mon attention sous la houlette de John Waters dans "Cecil B. Demented" dès 2002, et qui a connu une plus large notoriété sous la houlette de l'excellent Michael Mann dans Public Ennemies" en 2009 est très pertinent dans le rôle de ce père qui va décider de glisser de la vie à l'existence.

Elle Fanning, soeur de Dakota, petite fille prodige du cinéma made in USA, qui fut à deux reprises la partenaire de Brad Pitt et de Cate Blanchett ("Babel" d'Innaritu, "Benjamin Button" de David Fincher), et aussi dirigée par Tony Scott dans "Déjà vu", est excellente tandis que s'ouvrent à elle les perspectives d'une carrière prolifique.

J'ai eu le plaisir de retrouver Alden Ehrenreich que j'avais trouvé particulièrement intéressant dans "Tetro" de... Francis Ford Coppola. Dans le rôle du meilleur pote de Johnny Marco, tout en demi-teinte, Chris Pontius offre une belle partition.

Les doutes et les engagements qu'engendrent la prise de conscience de la paternité et de ce qu'elle implique sont passionnants. Sofia Coppola les distille de façon impressionniste, par petites touches délicates, qui semblent la détacher de sa patte habituelle. Ceci étant dit, je n'adhère pas nécessairement au propos qui consiste à dire que seule "la famille" peut permettre à un homme de s'échapper de la vacuité des jours qui s'écoulent. 

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