Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
21 février 2011

Les femmes du 6ème étage

Les_femmes_du_6_me__tageLa France des greniers.

Paris, dans les années 1960.

Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille « coincé », découvre qu’une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit... au sixième étage de son immeuble bourgeois. 
Maria, la jeune femme qui travaille sous son toit, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu. Touché par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois. Mais peut-on vraiment changer de vie à 45 ans ?

A priori, ce genre de comédie française ne m'attire pas du tout. Mais il se trouve que j'avais sincèrement beaucoup aimé le "Trois Huit" du réalisateur, scénariste, dialoguiste et acteur Philippe Le Guay, sorti en salles en 2001. J'en ai gardé un souvenir très vif, et je continue de le conseiller avec ardeur.

Ici, il s'agit d'une fable sociale douce-amère, finement écrite, tranquillement menée, décrivant avec exactitude le milieu des immigrées espagnoles des années 1960 comme la bourgeoisie de l'ère gaulliste. La reconstitution de l'époque est très réussie, sans toutefois virer à l'exposition de tous les petits objets de l'époque.

Le propos du film est de nous dire que l'amour dépasse les classes sociales, et de porter les valeurs d'ouverture et de l'échange avec l'autre, venu d'ailleurs. C'est simple, mais ça ne sombre jamais dans la mièvrerie. C'est incontestablement une comédie drôle et enlevée, empreinte de sincérité, d'où se dégage même une forme du pudeur et de mélancolie, qui n'a pas pour but de nous signifier que "c'était mieux avant" mais de nous interroger sur notre présent.

Les comédiens sont au diapason, et assument ce divertissement avec fantaisie. Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain campe un couple de bourgeois désuet, et parfois ridicule, avec une légèreté bienvenue. Notons, dans un petit rôle, celui de Germaine, la bonne bretonne du début du film, une Mireille Gleizer plus vraie que nature.

Impossible de passer sous silence la merveilleuse troupe de domestiques, toutes plus pétulantes les unes que les autres : Natalia Verbeke (Maria), Carmen Maura (Conception), Lola Duenas (Carmen), Nuria Solé (Teresa), Concha Golan (Pilar), et l'impayable Berta Ojea (Dolorès).

Alors certes, mes goûts personnels m'auraient volontiers incliné vers une chronique plus "sociale", mais Philippe Le Guay parvient à assumer tous les clichés, et réussit à slalomer entre eux avec efficacité et sans chichi. Difficile de ne pas être emmené par ce film-paella fait de tendresse, de pudeur et de poésie.

Publicité
Commentaires
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité