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La Vie ChonChon
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21 février 2011

Jewish Connection

Jewish_ConnectionMafia Hassidim à New York.

A la fin des années 1990, un million de pilules d’ecstasy ont été acheminées d’Amsterdam à New York par des Juifs orthodoxes recrutés à leur insu. Sam Gold, 20 ans, est l’un d’entre eux. Refusant la voie stricte et balisée que sa famille lui a déjà tracée, il accepte sans hésiter quand son voisin Yosef lui propose de faire passer des « médicaments » contre rémunération. Mais Sam comprend vite la vraie nature du trafic et se laisse happer par le gain de l’argent facile, embarquer dans la spirale des nuits sans fin de Manhattan à Amsterdam et envoûter par Rachel, la petite amie de son patron.
Devenu l’un des dealers les plus en vue de Brooklyn mais renié par son père et sa communauté, Sam est rattrapé par la culpabilité. Déchiré par sa double vie, il va prendre une décision qui risque de tout faire échouer et pourrait lui être fatale.

Peu de films se situent dans l'univers Hassidim de New York, et c'est ce qui a en premier attisé ma curiosité. Par ailleurs, je me rappelle le fait divers qui sert de propos au film, qui avait lui aussi attiré mon attention à l'époque. Enfin, il me tardait de revoir Jesse Eisenberg sau cinéma. Aussi suis-je allé voir le premier long métrage de Kevin Ash.

Ce film est un mélange des genres, et on y retrouve une chronique familiale, une histoire de trafic, un thriller qui tient la distance sans s'essouffler au suspense bien mené. On y retrouve quelques thématiques qui lorgnent du côté de Sidney Lumet et de James Gray : une fable sur les apparences, sur la compromission, sur les contradictions morales, sur le communautarisme étasunien. La dichotomie entre les principes religieux et les réalités criminelles sont bien observées. C'est aussi une comédie de moeurs, avec les anges et les démons, ceux de la vue comme ceux qui nous habitent.

La mise en scène est sans effets gratuits, dotée de toute la précision et de l'énergie nécessaires. Kevin Ash a pris le soin d'insuffler ce qu'il faut de d'ironique et de drôle pour alléger son propos. C'est sans conteste un réalisateur prometteur.

On retrouve Jesse Eisenberg, qui devient peu à peu une égérie du cinéma juif étasunien. Ayant commencé dès 13 ans, son jeu est déjà subtil. Je l'avais découvert chez Noah Baumbach en 2006 dans "Les Berkman se séparent", et été très convaincu, l'an dernier, dans son interprétation dans "The social network" de David Fincher en 2010. Ici encore, il est très convaincant. (On découvre aussi sa petite soeur dans la vie, Hallie Eisenberg)

Derrière lui, on retrouve Justin Bartha qui officiait déjà dans "Studio 54" de Mark Christopher en 1999, qui a participé à la trilogie "Benjamin Gates" de Jon Tuteltraub en 2004, 2008 et 2011, puis enfin dans le très bon "Very bad trip" de Todd Phillips en 2009. Il assume toute l'ambiguïté et les facéties de son personnage avec une réelle aisance.

Entre les deux, Ari Graynor, dans le rôle de Rachel, porte toutes les subtilités de son rôle. Elle a été à bonne école, toute jeune dans "Mistic River" de Clint Eastwood en 2003, et plus récemment particulièrement pétulante dans son rôle de Eva Destruction dans "Bliss" de Drew Barrymore sorti en salles en 2009.

Enfin, dans un second rôle, j'ai eu le plaisir de retrouver Q-Tip (dans le rôle de Ephraïm) qui n'avait pas fait grand chose de probant depuis "She hate me" de Spike Lee en 2004.

Tout ceci étant dit, n'est pas James Gray qui veut. "Jewish Connection" reste marqué de l'estampille "Sundance" sans parvenir à aller au-delà. Tout ce qui touche au poids de la famille et à l'étau religieux Hassidim plombe un peu les personnages qui peinent à s'en émanciper, mais qui n'en retirent guère de complexité. C'est dommage, car l'idée de base du film et son contexte particulier suggéraient une touffeur plus enrichissante.

Ces quelques réserves n'empêche pas le film de revêtir des intérêts certains, et en cette période cinématographique assez creuse, il reste sur le dessus du panier.

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Commentaires
R
Bonsoir ChonChon,<br /> Ce film fait partie de ceux que je voulais voir. C'est fou le nombre de films qui sortent et que j'aimerai voir.
La Vie ChonChon
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