Very Cold Trip

Un décodeur pour ma chérie !

La vie est belle pour Janne, un jeune trentenaire finlandais... Il ne fait rien de ses journées. Sa fiancée Inari n’en peut plus et lui pose un ultimatum : soit il trouve un décodeur tv avant l’aube - elle le lui réclame depuis longtemps - soit elle le quitte. Janne n’a plus le choix : il se lance avec ses deux meilleurs amis sur les routes enneigées de Laponie ; des routes semées de surprises et d’embûches où sa fainéantise légendaire ne lui sera pas d’une grande aide.

Le cinéma finlandais est suffisamment rare pour se laisser tenter. Dome Karukoski n'en est pas à son coup d'essai, mais "La belle et le vagabon" (2005), "The home of dark butterflies" (2008) et "Forbidden fruit" (2009) restent méconnus.

Malgré un titre bien malheureux, parce qu'il fait trop référence au légitimement fameux "Very Bad Trip" de Todd Phillips sorti en 2009, le film mérite d'être vu pur ce qu'il est, et non pas comme une espèce de copie de la comédie étasunienne.

Après un prologue, plutôt terrible bien que burlesque, et qui va imprimer une certaine gravité à tout le film, ce portrait d'un Lapon, en "adulescent" loser, quasi-émasculé socialement, dans une région ravagée par le chômage, parvient à décrire une situation bien plus qu'anecdotique.

L'idée de base est simple (même s'il y a une évidente symbolique du "décodeur"), ce qui permet au réalisateur de se concentrer sur une mise en scène rythmée, au tempo impeccable, sur un humour inventif bien que potache, et sur un élégant sens du burlesque qui évoque parfois un très bon cinéma belge.

Les acteurs qui incarnent ces trois lascars servent très bien leur partition, et l'on est ravi de voir de nouveaux visages, ceux de Jussi Vatanen, Jasper Pääkkönen et Timo Lavikainen (voilà, c'est fait !). Quant à Pamela Tola, qui dans le rôle de la petite amie n'a pas un rôle facile ni aimable, elle parvient à distiller son charme certain.

Ce n'est certes pas la comédie de l'année, ni le film social et sociétal le plus profond, mais il y a le plaisir de découvrir un morceau de cinéma de Finlande, et de constater que chronique sociale et burlesque peuvent aboutir à une comédie douce amère qui se laisse regarder sans aucun déplaisir.