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La Vie ChonChon
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20 avril 2011

La Proie

La_ProieLe traqueur traqué.

Un braqueur s’évade de prison pour traquer son ancien codétenu, un tueur en série qui a entrepris de lui coller ses meurtres de jeunes filles sur le dos.

Une policière de la Brigade des Fugitifs, accompagnée de sa petite équipe, se lance à la poursuite du braqueur, devenu bien malgré lui l’ennemi public numéro 1.

Parfois, ce n'est pas pour des raisons uniquement cinéphiles que je vais voir un film, et c'est ici le cas. En effet, je connais Eric Valette, avec lequel j'ai passé d'excellents moments, et sous la houlette duquel j'ai eu l'immense plaisir de jouer modestement dans un court métrage.

Nous lui devons l'excellent "Maléfique" sorti en 2002, et "Une affaire d'Etat" sorti en 2009. Entre les deux, c'est aux USA qu'il s'est "fait la main", en tournant "One missed call" puis "Hybrid".

Dans "La Proie", sa mise en scène est "vintage", brute, sèche, et musclée. C'est avec un très bon sens du découpage qu'il nous propose, en refusant assez bien les effets de style, ce polar riche en adrénaline, qui tente de prouver - et y parvient souvent - que les USA n'ont pas le monopole du thriller riche en adrénaline. Eric Valette s'inscrit donc parmi les chefs de file du renouveau du polar français.

Les ingrédients sont tous là : action, vengeance personnelle, enquête policière. Manque le suspense, puisqu'il ne faut pas être grand clerc pour voir venir la fin de cette traque.

"La Proie" ne serait pas ce qu'il est sans Albert Dupontel, qui, avec sa présence très athlétique, est impressionnant d'intensité, effectuant toutes ses cascades à la façon d'un Jean-Paul Belmondo. De son côté, Alice Taglioni, animée par le doute, est excellente, et ne ménage pas sa peine dans cette course-poursuite.

Les rôles secondaires sont de très bonne tenu : Sergi Lopez subtile en ex-flic meurtri pour ne pas avoir pu prouver la culpabilité du meurtrier en série que traque désormais Albert Dupontel ; Nathacha Régnier, dans un rôle très difficile d'épouse complice est impeccable ; Caterina Murino (ancienne Miss Italie, que nous avons vue notamment dans "Le Grand Alibi" de Pascal Bonitzer et dans "Made in Italy" de Dtéphane Giusti en 2008, après avoir été la superbe James Bond Girl dans "Casino Royale" en 2006 face à Daniel Craig) campe l'intéressante épouse de Dupontel ; Serge Hazanavicius est un très bon lieutenant d'Alice Taglioni ; Jean-Marie Winling est parfait dans un rôle secondaire, mais très important de père qui ne croit plus en la Justice.

Nous découvrons un Stéphane Debac très intéressant dans un rôle de tueur en série assez effrayant, bien que parfois un peu "surjoué". Si sa filmographie commence sous les auspices de Claude Chabrol dans "L'ivresse du pouvoir" en 2006, puis dans "La fille coupée en deux" en 2007, et s'est étoffée dans "Djinns" de Hugues & Sandra Martin en 2010, elle compte aussi son chapelet de navets oubliables : "Faubourg 36" de Christophe Baratier, "Rose et Noir" de Gérard Jugnot, et en ce moment même "La Croisière" de Pascale Pouzadoux. Je souhaite que son travail dans "La Proie" lui permette dorénavant éviter ce type de navets.

Enfin, le plaisir de retrouver une espèce de "dieu" du second-rôle en France : Zinedine Soualem. Celui qui est un des acteurs fétiches de Cédric Klapisch, et qui en 30 ans de carrière compte près de 100 films à son actif, prouve encore une fois, dans son rôle de supérieur d'Alice Taglioni, qu'il est excellent.

Tout ceci étant dit, j'ai trouvé des limites à "La Proie" : manque de suspense (à mon sens la fin du film est connue dès le début), des poncifs sur la prison, la musique de Noko parfois envahissante ; des motivations éculées chez le traqueur traque incarné par Albert Dupontel ; quelques plans sirupeux sur le doudou de la fille de Dupontel. Plus largement, le film semble vouloir valider un point de vue que je ne partage pas : un père voulant sauver sa fille serait plus légitime dans son sens personnel de la Justice que la société dans son ensemble.

Ces réserves ne doivent pas occulter le plaisir qu'il y a à voir ce film rythmé et sans temps mort, qui vous saisit d'entrée et ne vous lâche qu'à son terme.

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