Rebelle (Brave)

Ce que femme veut...

Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.

Au coeur de l'été parisien, une co-production Disney/Pixar, ça ne se refuse pas !

Il s'agit d'un conte initiatique, aux accents revendiqués de féminisme, d'une éclatante beauté. Les paysages d'Écosse sont magnifiques, la chevelure de Mérida est techniquement incroyable, et la palette chromatique est parfaite (hommage au tartan).

Le rythme ne décélère jamais. Il y a du suspense, de l'émotion, de l'humou, et signature de Pixar, beaucoup de facéties. Mérida s'avère meilleure au tir à l'arc que robin des Bois, ce qui nous rappelle aussi qu'il y a toujours eu des différends entre Disney et Pixar.

Les personnages sont intéressants : Mérida (Kelly MacDonald, et Bérénice Béjo en VF) est une rebelle convaincante, qui se permet même de se soustraire à la quête du prince charmant ; son père Fergus (Billy Connolly) se contrefiche de ne pas toujours "tenir son rang" et assume sa paillardise ; sa mère Elinor (Emma Thompson), victime d'un fâcheux sortilège, parviendra à faire fi de la rigueur "due à sa fonction de reine", très excessive ; la sorcière (Julie Walters), qui est une gentille sorcière, est toute de fantaisies, accompagnée d'un corbeau (Michel Hazanavicius en VF) qui prend claque sur claque ; ses petits frères triplés sont délicieusement malicieux ; et tous les personnages secondaires promènent leur lot de cocasserie.

Un petit hommage à Steve Jobs (le Seigneur de MacIntosh est le nom donné à un des personnages), ce qui n'est guère étonnant venant de Pixar, et ne manquera pas de ravir les inconditionnels d'Apple.

Évidemment, ça ne vaut pas Némo, les chansons de Julie Fowlis manquent d'originalité, mais cette "Rebelle" est un plaisir visuel continu, un divertissement qui voit plus loin que le bout de son nez, notamment parce qu'il aborde des thèmes nouveaux dans l'animation avec son souffle de liberté et de féminisme.

Je n'ai pas boudé mon plaisir ! Avec comme toujours avec Pixar et son art parfaitement maîtrisé, ce plaisir subtil si particulier de retrouver l'invitation à la lecture à plusieurs niveaux.