En finir avec le diktat des agences de notation !

Une agence de notation étasunienne (dans le sillage d'une chinoise), certaine de son pouvoir absolu, vient donc de rétrograder la note des USA, de AAA à AA+. Il faut bien comprendre que derrière ces agences, leurs notations, il y a une idéologie.

Schématiquement, il s'agit de la détestation de l'Etat, et de n'en approuver l'existence que dans le cadre du financement des armées. Rien ne doit être public, tout doit être privé. (Barack Obama paie aujourd'hui sa volonté de mettre en oeuvre un système public de santé).

Par ailleurs, la volonté de S&P, c'est de n'accorder AAA qu'aux seuls paradis fiscaux : Suisse, Luxembourg, Liechtenstein, Andorre, Bermudes, Guernesey, Iles Cook, Ile de Man, etc...

Aujourd'hui sont encore épargnés quelques pays, certains méritant leur AAA, d'autres privilégiant la rente au travail, mais cela ne durera pas, parce que cela ne suffit pas aux agences de notations. La dégradation de leur note est programmée.

Cette mécanique infernale, héritée de l'Ecole de Chicago puis promue par Thatcher et Reagan, est aux confins de l'absurdité, vielle de plus d'un demi-siècle, désormais éculée.

Ceux qui entreront dans l'histoire, parce qu'ils auront dénoncé l'extrême financiarisation de l'économie, et qu'ils se seront donné les moyens pour le faire, auront réfuté haut et fort cette mécanique infernale initiée il y a plus d'un demi siècle. Ils auront posé une des premières pierres du XXIème siècle.

Les agences de notations réfutent certains critères d'évaluation : démographie, santé, espérance de vie, éducation, pauvreté, bien être et développement humain (le fameux et nécessaire indice IDH de Stiglitz), etc...

La note de la France, elle aussi, sera rétrogradée : cinq années de politique économique et fiscale de bouts de ficelle et de gaspillage.

Rappelons que la Cour des Comptes, à juste titre, a dénoncé le gaspillage de 400 milliards € en un seul quinquennat, et qu'en plus, rien n'avait été fait pour faire l'économie de 100 milliards € par an en luttant, notamment, contre l'évasion et la fraude fiscales.

Il y a donc eu une vacuité totale des pouvoirs en place, qui, avec une autre solution que celles qui consistent à brader l'Etat d'une part, et à encourager la rente d'autre part, la France aurait une dette et des déficits allégés de près de 1000 milliards €.

Et s'il avait été convenu d'en affecter une partie à une politique de réelle relance de l'économie (pourquoi pas 250 milliards € ?) nous n'en serions pas là, au moins au cadre national.

Les bouts de ficelles et la gabegie ont été dissimulés par tout ce qui nourrit un certain électorat, et même désormais un électorat certain.

Faire passer l'agitation pour de l'action, nourrir les plus écervelés avec les Discours de Dakar et de Latran, anesthésier les impératifs d'Egalité et de Fraternité avec celui de Grenoble. Toujours plus prompt à faire l'alpha et l'oméga de tous nos maux, la xénophobie, l'islamophobie, la traque aux sans-papiers, la chasse aux Roms, le haro sur les fonctionnaires et la justice...

Voilà qui aura servi à alourdir la dette de plus de 400 milliards € inutilement en un quinquennat, et à oublier de récupérer 100 milliards € par an qui partent avec le consentement d'un pouvoir politique asservi aux plus profiteurs.

En France, tout a commencé au Fouquet's. Mais aussi, tout a fini au Fouquet's.