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La Vie ChonChon
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11 août 2011

La planète des singes : les origines.

Plan_te_singes_originesL'insurrection des singes.

Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement pour vaincre la maladie d’Alzheimer, sur des singes. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.

Rupert Wyatt nous propose une préquelle, une espèce d'épisode zéro au livre de Pierre Boulle paru en 1963, et souvent adapté au cinéma. Il n'avait réalisé que "Ultime Evasion" en 2008, passé inaperçu. Diplômé de Harvard, il avait collaboré avec des réalisateurs de cinéma prestigieux : Brian De Palma, Bob Fosse, Alan J. Pakula, Steven Spielberg, Judd Apatow. Il a aussi travaillé sur la série "Dexter".

Ce projet aurait pu n'être qu'opportuniste, en utilisant le label Planète des Singes, mais il en ressort un film de série B plus intéressant qu'il n'y parait. Certes, c'est un film à grand spectacle, "familial", avec du frisson, de l'action, de l'émotion. Aucun temps mort, et un aboutissement technologique pour l'esthétique digitale. L'atmosphère est anxiogène, et l'intensité dramatique tient jusqu'à la fin du film. Cette intensité tient son efficacité de la description lente d'un enchaînement fatal.

On peut ne percevoir qu'un film de science-fiction à effets spéciaux réussis. Mais ici, la science est réellement au service de la fiction, tant dans la forme que dans le fond, et parvient à imprimer à un style réaliste revendiqué.

* Métaphore de l'altérité : l'homme, certain de sa supériorité sur l'animal est dans ce film sujet à une accusation implacable. Le manque d'humanité de l'homme est responsable de la férocité. C'est donc bien aussi une réflexion "philosophique" sur les rappoerts entre l'homme et l'animal. Le point de vue du réalisateur est glaçant.

* Métaphore politique : l'anthropomorphisme est poussé si loin, que le singe n'est plus tout à fait un animal, et qu'il conquiert sa part d'humanité. Des cages aux ghettos, de la casse aux émeutes, il y a d'évidence un parallèle avec toutes les insurrections humaines. Contestation, saccage, révolution, avec en fondement une "lutte des classes".

Il faut saluer le travail de Andy Serkis (avec la même technologie que dans "Avatar"), dans son rôle du singe César devenant le "Spartacus" de tous les singes. Ce touche-à-tout du cinéma a travaillé avec Mike Leigh, Christopher Nola, Michael Winterbottom, et surtout avec Peter Jackson qui lui offrit un rôle dans son "King Kong", et qui surtout, lui confia le rôle de Gollum dans la trilogie "Le Seigneurs des Anneaux". Il le retrouvera dans ce même rôle, pour la seconde trilogie de Jackson "Bilbo le Hobbit". Il sera aussi le Capitaine Haddock du "Tintin" de Steven Spielberg.

Dans le rôle de Caroline, la fiancée du scientifique Will Rodman  (un rôle plutôt en retrait, qui sert peu le film), on retrouve la très jolie Freida Pinto, connue depuis "Slumdog Millionnaire" en 2009. Sa carrière, sous les auspice de Michael Winterbottom, Julian Schnabel, Woody Allen, Jean-Jacques Annaud semble s'inscrire sur une lancée plus que prometteuse.

Enfin et surtout, on retrouve James Franco. Un acteur de 33 ans qui réalise un film intitulé "Masculinity & Me" est forcément intéressant. Sa filmographie de boulimique est impressionnante, même si tout n'est pas mémorable. Auréolé d'un Golden Globe pour son incarnation de James Dean dans un téléfilm lui a offert l'occasion de travailler avec Sam Raimi, Robert Altman, Paul Haggis, Gus Van Sant, Danny Boyle, Michel Gondry, Judd Apatow... Nous le retrouverons bientôt dans le très attendu (par moi au moins !) "Howl" où il sera le héros de la beat generation Allen Ginsberg, puis dans "OZ, the Great & Powerful" de Sam Raimi. James Franco, c'est un peu le fils de Matt Damon et du du regretté Heath Ledger. Ici, c'est son rôle de fils d'un malade d'Alzheimer (incarné par le brillant John Lithgow) et de "père" de César qui est intéressant, selon moi.

Selon le point de vue que l'on choisit, le film peut n'être qu'une série B de science fiction de très bonne facture, ou une métaphore politique qui tente (même succinctement) de pointer la mécanique qui conduit à l'insurrection des opprimés.

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