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14 août 2011

Melancholia

MelancholiaCatastrophe cosmique.

À l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine , Claire, et de son beau-frère, John. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre...

Voici donc le nouvel opus du Danois Lars Von Trier. Je vais volontairement m'extraire de la polémique qu'on suscité ses propos à Cannes, pour n'estimer que le film en soi. Depuis 1985 et son "Element of Crime", Lars Von Trier, le grand déprimé du ciné, nous a proposé "Europa" (1991), "Breaking the Waves" (1996), "Les Idiots" (1998), "Dancer in the Dark" (2000), "Dogville" (2003), "Manderlay" (2005), "Le Direktor" (2007), "Antichrist" (2009). Impossible de nier qu'il y a parmi ses films, de très bons crus. Il réalisera bientôt un documentaire avec Martin Scorsese : "Five Obstructions".

Le film, entre chronique familiale (inspiré manifestement de "Festen" de son compatriote Thomas Vinterberg) et film-catastrophe propose de fin du monde, un peu à la façon du "Tree of Life" de Terrence Malick, des séquences qui vous laissent en état de sidération. D'entrée, nous connaissons la fin inéluctable du film, dans un prologue très fort, aux images somptueuses, dont la puissance d'envoûtement est rare au cinéma.

On oscille entre un récit concret, une chronique familiale âpre, et un onirisme sublime et cauchemardesque, comme s'il nous faisait partager, de part en part, son état de dépression. Il transforme ici son état d'esprit en oeuvre d'art, aidé par la magnifique partition du "Tristan et Isolde" de Richard Wagner.

Justine est incarnée par Kirsten Dunst (Prix d'interprétation à Cannes), autour de laquelle s'articule la première partie du film, la chronique familiale. Cette enfant prodige du cinéma de 30 ans a déjà joué avec Brian De Palma, Neil Jordan, Barry Levinson, Joe Dante, Sam Raimi (la trilogie des "Spider Man", Walter Saller, et bien sur, Sofia Coppola dans "Virgin Suicide" puis dans "Marie-Antoinette". Elle est ici absolument magnifique, méritant amplement son prix d'interprétation cannois.

Claire est incarnée par Charlotte Gainsbourg, qui retrouve Lars Von Trier après "Antichrist", autour de laquelle s'articule la seconde partie du film. Elle est, comme à son habitude, parfaire, tantôt forte, tantôt fragile, portant sur elle la catastrophe cosmique qui se prépare. Elle est le trait d'union entre les membres de cette famille, elle aussi en état d'apocalypse.

Le mari de Claire est incarné par Kiefer Surherland, leur fils par le petit Cameron Spurr. Les parents de Claire et Justine sont Charlotte Rampling et John Hurt. Et Michael, celui qui a la déveine d'épouser Justine, en ce jour de double catastrophe, est Alexander Skarsgard, dans un rôle difficile, car effacé et en retrait, que nous avions découvert en 2002 dans "Zoolander" de Ben Stiller, et qui joue surtout pour la TV, dans la série "True Blood".

Stellan_Skarsgard

 

Enfin, nous retrouvons un des acteurs fétiches de Lars Von Trier, qui interprète ici la patron de Justine, le grand Stellan Skargskard, qui était déjà aux générique de "Brealing the Waves", "Dancer in the Dark" et "Dogville". Sa filmographie est internationale, puisqu'il a joué sous la direction de John McTiernan, Paul Schrader, Gus Van Sant, Milos Forman, Ron Howard, Steven Spielberg... C'est un très grand acteur.

 

 

Voilà donc une fin du monde suave et désespérée, brillamment mise en images, jusqu'à un plan final déchirant. Lars Von Trier se propose de décrire l'état psychique du monde actuel, mais un monde qui va finir "en beauté", jusqu'à un plan final déchirant. Ce sont là des éclats de cinéma déjà inoubliables. Un chef d'oeuvre.

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