Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
27 novembre 2011

L'Art d'Aimer

L_Art_d_AimerDu désir et de l'amour.

Au moment où l’on devient amoureux, à cet instant précis, il se produit en nous une musique particulière. Elle est pour chacun différente et peut survenir à des moments inattendus...

Achille essaie de séduire sa voisine ; Zoé envisage de prêter son époux à son amie Isabelle qui n'a pas eu de rapports sexuels depuis un an ; Boris est tombé amoureux de son amie Amélie qui , ne pouvant commettre l'adultère, demande elle-même à son amie Isabelle de la remplacer dans le cadre d'une relation sexuelle avec Boris ; Vanessa et William décident de tout se dire lorsque Vanessa envisage une expérience relation extra-conjugale avec son collègue Louis ; Emmanuelle fait part à son époux Paul des désirs que provoquent chez elle d'autres hommes ; Laurent, pianiste et compositeur, cherche la femme qui lui évoquera une partition musicale "amoureuse" digne de Brahms ; etc...

Emmanuel Mouret, jeune quarantenaire diplômé de la prestigieuse FÉMIS, nous livre son septième film, directement inspiré par ses petites notes personnelles, qu'il a consignées depuis plus de dix ans sur un petit carnet, tourant autour de l'amour et du désir. Et c'est à Ovide qu'il emprunte son titre. "L'Art d'Aimer" date de l'an 1 de notre ère, et s'articule autour de trois tomes : la présentation aux hommes des instructions pour attirer les femmes ; les secrets pour faire durer l'amour ; des conseils aux femmes pour apprendre l'art de préserver une relation. Et c'est autour de ces trois thèmes que le film d'Emmanuel Mouret se construit peu à peu.

Ce sont des thématiques qui ont toujours passionnées Emmanuel Mouret, depuis "Promène-toi donc tout nu !" en 1999, puis dans "Laissons Lucie Faire" en 2000, "Vénus & Fleur" en 2004, "Changement d'adresse" en 2006 ; "Un baiser s'il vous plaît" en 2007, "Pour le plaisir !" en 2009. Il est presque toujours scénariste, réalisateur et acteur de ses propres films, n'ayant à ma connaissance accepté qu'un seul rôle dans un film dont il n'est pas l'auteur, "Les Bureaux de Dieux" de Claire Simon en 2008, magnifique film sur le planning familial.

S'il est l'héritier de Eric Rohmer, de Sacha Guitry, de Woody Allen, le style d'Emmanuel Mouret n'appartient qu'à lui. Chacun de ses film est immédiatement reconnaissable. Ici, difficile de décrire précisément ce qu'il nous propose : il s'agit d'une comédie chorale, un marivaudage, un vaudeville, une étude de moeurs, une comédie en saynètes... un film construits en plans-séquences remarquables, qui permet de confirmer sa capacité d'invention, parvenant à jongler avec les références, les mots, les situations, et démontrant sa parfaite maîtrise d'une mise-en-scène enthousiasmante et convaincante.

Avec la voix-off de Philippe Torreton qui assure la narration, avec aussi des intertitres en figure de conseils amoureux ("Il ne faut pas refuser ce que l'on vous offre", "Le désir est inconstant", "Sans danger le plaisir est moins vif", etc...), Emmanuel Mouret se joue des idées reçues, avec une fantaisie originale.

Tout participe à la réussite du film : décors extérieurs comme intérieurs, costumes, musique, dialogues ciselés, choix des comédiens (tous excellents), lumières... Avec des "petits riens", et c'est là tout son talent, Emmanuel Mouret parvient à susciter des émotions presque miraculeuses, qu'elles soient sentimentales ou comiques.

Fidèle parmi les fidèles, on retrouve Frédérique Bel (la voisine d'Achille), on retrouve aussi Judith Godrèche (Amélie) auxquelles se jjoignent François Cluzet (Achille), Julie Depardieu (Isabelle), Ariane Ascaride (Emmanuelle), Pascale Arbillot (Zoé), Élodie Navarre (Vanessa), Philippe Megnan (Paul), Stanislas Méhrar (Laurent), Gaspard Ulliel (William), Laurent Stocker (Boris), Louis-Do de Lencquesaing (Ludovic), et évidemment, Emmanuel Mouret (Louis). Ils sont tous au diapason du réalisateur, jouant avec un plaisir qui se voit à l'écran.

Que dire de plus ? C'est original, drôle, touchant, subtile, poétique, délicat, puritain, libertin, badin, burlesque... et même s'il n'y a pas toujours, selon moi, toute la grâce d'Emmanuel Mouret dans ses trois précédents opus, on ne saurait en demander davantage. Croyez-moi, ça sort des comédies calibrées.

Publicité
Commentaires
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité