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28 décembre 2012

4:44, Last day on earth

4H44 Last Day on Earth

En attendant la fin du monde.

USA, New York. Cisco (Willem Dafoe) et Skye (Shanon Leigh) s'apprêtent à passer leur dernier après-midi ensemble.

C'est l'heure des adieux, l'occasion d'une ultime étreinte. Comme la majorité des hommes et des femmes, ils ont accepté leur destin.

Demain, à 4h44, le monde disparaîtra.

La fin du monde, encore ? Toujours. Mais on ne saurait s'en plaindre, le film d'Abel Ferrara s'imposant comme le plus bel opus de la vague actuelle aux côtés de "Melancholia". "4h44" n'est pas un film de plus sur l'apocalypse, mais le plus beau jamais réalisé sur l'apothéose. Pour accompagner l'apocalypse, Abel Ferrara substitue aux grandes orgues une petite musique de chambre bouleversante.

L'idée de base du film vient du producteur Peter Danner. Après avoir vu le documentaire d'Al Gore, "Une Vérité qui Dérange" Danner a décidé d'en parler à Abel Ferrara afin de développer le projet : "En tant que film, ce n’était pas génial mais il décrivait un tel scénario catastrophe pour l’humanité qu’on s’est mis ensemble à y réfléchir", confie Ferrara à propos du film d'Al Gore.

Le film met aussi en avant des conversations virtuelles via Skype, le célèbre logiciel de visioconférence. Abel Ferrara confie qu'il peut s'agir d'une sorte de métaphore d'un monde déjà froid et mort de l'intérieur où les conversations deviendraient virtuelles sans jamais aller plus loin, sorte d'apocalypse à la fois morale et physique.

Le personnage de Skye est de confession bouddhiste dans le film. Le réalisateur est lui-même adepte de cette religion, tout comme Shanyn Leigh sa compagne dans la vie : "Je suis bouddhiste, maintenant. Je suis dedans, et le film en est évidemment marqué. C’est ma copine qui m’a initié, elle suit l’enseignement de façon très consciencieuse, comme le film le montre", révèle le cinéaste.

Il y a dans ce tableau une infinie douceur, un goût retrouvé des corps et du filmage de la chair. Au plus près des corps et des coeurs donc, le réalisateur semble faire ses adieux à l'humanité.

Ce pied de nez aux explosions hollywoodiennes, le parti pris anti spectaculaire d'Abel Ferrara, confère au film une forme de sérénité, de gravité, qui rend ces derniers gestes encore plus précieux. C'est du très beau travail, mais on peut regretter qu'Abel Ferrara soit devenu un artiste "respectable" qui renie presque son passé sulfureux, par bouddhisme interposé.

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