Moi, le foot, je m'en fous !

J'avais oublié...

Autrefois, j'habitais à proximité de l'Olympia. Ça présentait l'avantage d'être en plein coeur de Paris, dans un très beau quartier, et d'observer, te temps à autres, des hordes de "fans" attendre leur idole à la sortie des artistes, et d'entendre leurs couinements extatiques à leur apparition. Cela m'a même valu, un mois d'août, presque chaque jour, des cars et des cars de "fans" de Johnny Halliday, avec ce que cela suppose de mèches blondes, de traits de crayon noir sur les yeux et surtout, d'improbables T-shirts. Je vous épargne la description et le monothéisme des fans de Mylène Farmer, qui peut aussi laisser dans un état d'effarement. Il est loin le temps ou Siouxie haranguait ses admirateurs qui s'évertuaient à la cloner...

Voilà, j'ai déménagé depuis, et mon quartier évoque bien davantage les Puces de Saint-Ouen et les travelos qui tapinent sur les Boulevards des Maréchaux. J'habite sur la ligne de métro qui conduit à la Basilique Saint-Denis et au... Stade de France ! Et jusqu'ici, je ne l'avais pas remarqué.

Mais ce week-end, cette réalité géographique s'est rappelée à moi : vous n'avez pas pu le rater, puisque c'était l'événement du week-end selon les media, il y avait la finale de je ne sais plus quelle compétition footballistique, Guingamp/Rennes, Bretagne/Bretagne. Voilà votre serviteur, toujours vêtu comme un ara (vivement coloré donc), avec son couvre-chef rose fluo, au milieu des drapeaux bretons... et des bonnets rouges !

That's beyond my control... mais moi, ce genre de liesse pré-match et post-match de football, j'y suis totalement imperméable, tout comme je n'ai jamais pigé les élans régionalistes à coup de revendications idenditaires provincialistes. Je ne contesta pas les "identités régionales", mais qu'elles puissent faire l'objet de revendications m'échappe (surtout la Bretagne, région riche s'il en est, qui fut bien nourrie aux mamelles de la PAC via le lobbying de la FNSEA). Déjà que le football et ses stades, cette religion et ses églises, ce fameux "opium du peuple" ça m'échappe totalement, alors agrémentés de mélopées de Nolwenn Leroy, de revendications anti-écotaxe, identitaires et régionalistes, ça me dépasse, ça me hérisse.

J'aurais voulu pouvoir esquisser un sourire signifiant que je participais volontiers, même de loin en loin, à cette liesse et à ces revendications, mais non, c'est comme ça, (presque) tout ce qui touche au football : je m'en fous. Voire pire encore.