Une vie en "-ailles".

Ce drôle de suffixe nominal.

Admirateur du viril, du masculin, du paternel, du fraternel, je ne suis pas pour autant dépourvu devant le féminin pluriel. Avec le suffice -ailles, on peut presque résumer une triste vie. J'écris triste, car ce suffixe traîne avec lui des valeurs péjoratives.

Après l'enfance, viendront les temps des fiançailles, des épousailles, des semailles, des marmailles, des retrouvailles, des reposailles, des funérailles. De quoi se demander si ce n'est pas un voeu politique que de nous asséner ce type de vie terne.

Facile me direz-vous ! Et pourtant, ce suffixe revient à la mode en filigrane, caché par un féminin singulier fort utilisé en ce moment. Ainsi ai-je lu dans les journaux, et entendu à la radio comme à la télévision, ces derniers temps, faisant référence aux émeutes de banlieue tant de 2005 que de 2007, les mots suivants : marmaille, racaille, grenaille, flicaille...

Serait-il devenu nécessaire, pour décrire notre société, et de quelque bord qu'on soit, de n'utiliser que des suffixes péjoratifs, afin de distiller un défaitisme et un jusqu'au boutisme nihiliste les deux bouts de la lorgnette : racaille et flicaille. Comme si la radicalisation de l'affrontement était devenu une nécessité, pour les uns comme pour les autres. Allez savoir...

Une vie de volailles, voilà ce qu'on nous prépare !