24 Mesures

Triste nuit.

Nous sommes un 24 décembre, et, dans le désarroi, alors qu'elle ne peut récupérer son fils, Helly va errer, et faire des rencontres... Personnage à la dérive, qui ne rencontrera, durant toute cette nuit-là, que d'autres personnages blessés.

C'est le jeune acteur Jalil Lespert qui passe derrière la caméra, et la comédienne Lubna Azabal incarnant une très convaincante Helly (son plus beau rôle à ce jour), qui sert de fil conducteur au film, ainsi que de lien entre les différents personnages.

Jalil Lespert choisit donc le contre-pied de ce qui se fait actuellement dans le cinéma français, et signe ici un film noir et glauque. Pas un seul personnage qui n'ait son lot de blessures, de chagrins, et que la caméra presque violente ira filmer au plus près. Chaque rôle est intense, et chaque comédien tâche d'endosser sa partition avec talent. Benoît Magimel, Sami Bouajila (très bon, comme d'habitude), Bérangère Allaux, Clotilde Helme, Marisa Berenson, Xavier Bauvois... tous sont au diapason de la mélancolie et de la souffrance, au rythme la musique jazz d'Archie Shepp.

Il me semble, même s'il faut saluer ce premier film, et y voir, tant dans la réalisation que dans le propos, une oeuvre intéressante, qu'il manque de moments de respiration. Le film est presque étouffant, tant la noirceur y est constante. Or, n'est pas Amos Kollek qui veut, et je crois que c'est vers lui notamment que se tourne Jalil Lespert.

Filmer avec brio le désarroi, la tristesse, la noirceur de certains êtres et observer les pas malheureux de personnes à la dérive, cela nécessite une maturité, et probablement un recul que Jalil Lespert n'a pas encore.

Reste que c'est un premier film, qu'il est original et maîtrisé. Il manque de maturité, tout bêtement. Mais il nous donne déjà envie d'aller voir le prochain opus de Jalil Lespert.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=114864.html