La vie en chiffres !
A en croire les informations, le gouvernement actuel ne jauge que d'après les chiffres. Inflation, taux de chômage, bénéfices, taux de croissance, nombre d'explusés, 35 heures, hausse du pouvoir d'achat, PIB, balance commerciale, excédent, taux d'endettement, abattement, déficit de la sécurité sociale, nombre de victimes, hectares brûlés, barils de pétrole, augmentation des radars, franchises médicales, heures supplémentaires, bacheliers, etc... "Faire du chiffre"...
Encore que certaines données chiffrées, pourtant instructives, soient le plus possible passées sous silence : nombre de pauvres, croissance des miséreux, revenus des étudiants, logements sociaux manquant...
Pourtant, la "Politique de Civilisation", c'est tout autre chose. Certes, les données chiffrées sont d'excellents indicateurs pour appréhender les caractéristiques économiques d'un pays, d'une société. Mais devons-nous être absolument, constament, et uniquement "évalués" ? Non ! Une société peut et doit être aussi "appréciée" plutôt que "mesurée", par des éléments moins tangibles, plus difficiles à saisir : bien-être, angoisse, optimisme, peur, activité culturelle, etc...
Le tout chiffrage peut donner un faux air de sérieux à un discours politique. Un faux air, oui, parce qu'on peut aisément faire mentir les chiffres (radier des chômeurs pour diminuer le chômage ; dérembourser des médicaments pour réduire le "déficit" de la sécurité sociale, etc.), et Sakozy et son gouvernement ne s'en privent pas, comme d'autres avant eux.
Il faut savoir que des économistes ont obtenu des Prix Nobel pour avoir contesté ce "tout chiffré", et pour avoir essayer de trouver d'autres critères pour apprécier le degré de civilisation d'une société.
Oui, c'est ça, parfois nous aimerions être un peu appréciés, plutôt que constamment mesurés. Une idée générale exacte vaut mieux qu'une idée précise fausse, voire volontairement faussée.