Au nom de l'égalité...

Fragile Egalité...

"Je souhaite que le préambule de notre constitution soit complété pour garantir l'égalité de l'homme et de la femme, pour assurer le respect de la diversité et ses moyens, pour rendre possibles de véritables politiques d'intégration". Nicolas Sarkozy. (Lors de sa fameuse conférence de presse).

A priori, cette déclaration semble bien jolie. Mais à y regarder de plus près, il faut bien se poser des questions fondamentales, des questions philosophiques d'une part, et aussi des questions qui nous aideront à comprendre ces propos du Président.

La République, aujourd'hui, proclame l'égalité de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race, ou de religion. On sait bien que cert article 1er de la Constitution n'est qu'un texte, un voeu, et que la réalité est toute autre ! Mais peut-on imaginer qu'un nouveau préambule puisse changer quoi que ce soit ? Ce voeu est un idéal qui nous rappelle constamment, et constitutionnellement que nous ne pouvons pas, que nous ne devons pas, accepter les inégalités.

Le fait de faire qu'un citoyen soit égal à tout autre citoyen avait une importance majeure. Et l'évolution des mentalités (bien trop lente, je suis le premier à le reconnaître) suffisait à faire que les choses avançaient.

Désormais, les choses changeraient, puisque l'égalité ne serait plus pré-établie par la Constitution, qui suggérerait des différences. Un grand changement dans les mythes fondateurs ! Un bouleversement. Suggérer constitutionnellement des différences, n'est-ce pas justifier les inégalité ? Et puisque les différences existeraient de fait, "inscrites dans le marbre",  on pourrait les étudier ces fameuses différences. La brèche serait ouverte...

Récemment, il fut considéré anticonstitutionnel, par exemple, de faire la collecte de données sur les origines raciales ou ethniques. Désormais, Préambule de la Constitution obligeant, ce sera permis ! Et ce type d'enquête, ça peut dériver, dériver, dériver... Sous prétexte d'étudier la diversité, on en vient à étudier effectivement les origines de chacun, la religion de chacun, la sexualité de chacun, etc... Evidemment, le but avoué est toujours d'aider les discriminés !

L'intention est clairement assumée : c'est d'ouvrir la voie à des politiques différentialistes, et donc à une dérive communautariste. Or un Président de la République Française peut avoir tous les tracas du monde, mais il ne doit avoir qu'une seule obsession : l'unité nationale.

NON ! Touche pas à mon égalité !