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26 janvier 2008

Islam, un amour possible.

Islam La religion de nos frères.

Je commence volontairement par des poncifs : il ne faut pas confondre Islam et islamisme, il ne faut pas confondre Islam et terrorisme. Il n'y a pas d'axe du mal musulman, c'est une vue de (mauvais) esprit. Ensuite, il n'y a pas incomptibilité entre Laïcité et Islam, pas plus qu'avec Judaïsme ou Christianisme. Islam et Démocratie ne sont pas incompatibles non plus.

Je souhaite préciser aussi que ce n'est pas tout le monde et n'importe qui, qui peut se permettre de faire des "commentaires", d'émettre des "opinions" sur telle ou telle religion. Laissons la parole aux connaisseurs objectifs, aux chercheurs, aux intellectuels. Je songe à Corinne Fourest, à Abdelwahab Meddeb, à Jean Daniel, à Malek Chebel, entre autres...

Il y a en premier lieu le Coran. Ceux qui songent à un Coran "incréé", ceux qui songent à un Coran "créé". Cela signifie que l'on réfute ou que l'on accepte la main de l'homme dans ce texte sacré. C'est le "sens de l'histoire" que de considérer de plus en plus les tenants d'un Coran "créé", c'est à dire un Coran tels que l'ont perçu Averroès et Avicenne, il y a déjà des siècles. Autrement dit, le texte n'est pas intemporel ou universel, et il est aussi le marqueur d'un lieu et d'une époque. Sachez que c'est aujourd'hui le travail de nombreux chercheurs musulmans.

Coran

Ils nous disent tous ce que nous ont dit les savants dès le XVIIème siècle au sujet de la Bible : une part du texte est caduque, et ne correpond plus à l'esprit de notre époque. Ces chercheurs et ces intellectuels musulmans pensent notamment aux versets les plus belliqueux, comme les Versets de l'Epée et les Versets de la Guerre, qui sont très impreignés du contexte historique de leur rédaction. Tuer les païens, combattre les juifs et les chrétiens pour les asservir... tout ceci est à rapprocher temps où la nouvelle religion allait tâcher de s'imposer dans la péninsule arabique.

Et les grands juristes musulmans le disent aujourd'hui : chaque fois qu'il y a contradiction entre la charia et les droits de l'homme, prééminence doit être accordée aux droits de l'homme. Je vous parle là d'intellectuels Algériens, Marocains, Palestiniens, Iraniens, Egyptiens...

Il faut aussi revenir à cette année très importante qu'est 1979 : la prise du pouvoir par Khomeini en Iran. C'est le début d'un certain triomphe de l'islamisme. Et depuis longtemps en Iran, on voit outre les chercheurs, des hommes et des femmes, viscéralement liés à la Perse pré-islamique, contredire ce que font les mollahs. Nous connaissons Kiarostami, Panahi, Satrapi et quelques autres, mais nombreux sont les artistes, cinéastes, plasticiens, poètes, photographes qui font évoluer les mentalités. Les artistes, encore et toujours les artistes. L'Art.

Tous mettent en avant la nécessité de respecter les femmes et de leur accorder les mêmes droits, la nécessité aussi d'aimer et d'accueillir les étrangers. Aimer les femmes, aimer les étrangers, en langage savant, philogynie et phyloxénie. Il n'y a pas de honte à utiliser des "mots savants" quand ce qu'ils disent est si beau !

Et nous, que faisons-nous ? Je reconnais à Sarkozy d'avoir heureusement manié le symbole, en nommant Rachida Dati au poste de Garde des Sceaux (bien qu'on eût préféré une personne compétente). Mais cela s'arrête là. Je lui en veux de se mêler des affaires religieuses, de nous rebattre les oreilles avec nos origines chrétiennes, d'avoit dit "racaille" et "Kärcher" sans s'en excuser, de faire le signe de croix à toute occasion, de nous dire que le curé vaut mieux que l'instituteur, etc...

Je lui en veux de ne pas nous parler de l'Egyptien Averroès et du Perse Avicenne au lieu d'exhiber ses montres et ses femmes. Président de la Rébublique, ce n'est pas seulement une personne, ce n'est pas un "boulot de manager de l'entreprise France", car c'est aussi une fonction. Oui, un fonction. Un symbole, en quelque sorte. Il se doit d'être le garant de l'unité nationale, et il devrait aussi s'assigner pour devoir de nous élever (au sens de hisser), au lieu de nous laisser barboter dans sa vulgarité, et de nous diviser, nous opposer les uns aux autres.

Averroes   Avicenne

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