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La Vie ChonChon
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27 février 2008

There Will Be Blood

There_Will_Be_BloodPétrole, dollars et religion.

Lorsque Daniel Plainview entend parler d'une petite ville de Californie où l'on dit qu'un océan de pétrole coulerait littéralement du sol, il décide d'aller tenter sa chance et part avec son fils H.W. à Little Boston. Dans cet endroit perdu où chacun lutte pour survivre et où l'unique distraction est l'église animée par le charismatique prêtre Eli Sunday, Plainview et son fils voient le sort leur sourire.
Même si le pétrole comble leurs attentes et fait leur fortune, plus rien ne sera comme avant : les tensions s'intensifient, les conflits éclatent et les valeurs humaines comme l'amour, l'espoir, le sens de la communauté, les croyances, l'ambition et même les liens entre père et fils sont mis en péril par la corruption, la trahison... Et le pétrole.

Evidemment, Paul Thomas Anderson, en réalisant cette production Disney, nous montre qu'il est un grand réalisateur. Evidemment, Daniel Day Lewis, en incarnant ce pionnier du pétrole, nous montre une fois de plus qu'il est un très grand acteur. On va dire que j'ergote, mais à mon sens, ils nous montrent un peu trop. C'est comme si c'était trop voyant, trop appuyé, malgré les qalités évidentes de l'un et de l'autre. Il nous prouvent.

On est heureux de retrouver Paul Franklin Dano (qui tient la dragée haute à Daniel Day Lewis, et ce n'est pas facile !) que j'avais découvert dans un chef d'oeuvre de Michael Cuesta "L.I.E. Long Island Expressway" en jeune adolescent de 13 ans aux rapports ambigus avec un cinquantenaire pédophile, puis que j'avais revu en adolescent mutique dans le charmant et bien fichu "Little Miss Sunshine".

Reste le film, sur lequel je reste partagé. En dépit de toutes ses qualités, je le trouve démonstratif et appuyé. Pourtant, il évoque trois thèmes fondateurs et récurrents des USA : le mythe des pionniers, le rêve américain, la bigoterie. Comme c'est bien fichu, que les images sont très belles, très bien interprété (mais réellement "appuyé"), servi par une musique presque crissante tout à fait adéquate, on se laisse emporter.

En revanche, là où il y a ambiguité, dans les rapports qu'entretient Plainview avec son fils adoptif, il y a davantage de matière pour moi. Ce père qui adore son fils, mais qui cesse de l'aimer lorsqu'il n'est plus parfait (il devient sourd suite à une explosion dans un accident de forage), me semble décrire une dérive presque "eugéniste" de la société. On veut la situation parfaite, la femme parfaite, le fils parfait... Les scènes entre le père et le fils, (notamment lorsque le premier court sauver le second après l'explosion, puis le portant dans ses bras pour l'écarter du danger) sont celles que je préfère.

CochonPerplexeAlors oui, ce film sera probablement salué comme un chef d'oeuvre. Je le répète, il a des qualités évidentes. Mais selon moi, c'est ambigu car il est un peu le Canada Dry du chef d'oeuvre : il en a la couleur, l'odeur, mais... pas le goût.

twbb1   twbb2

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Commentaires
P
Comme toi je ne pense pas que ce film soit un chef d'oeuvre, moi je le qualifie de grande oeuvre car pendant le film on est quand même scotché. J'ai été particulièrement marqué par la musique dissonante du film que je trouve très bien adaptée aux situations. De plus le premier quart d'heure sans dialogue a dû en dérouter plusieurs et je comprends que certains n'aiment pas ce film qui n'est pas facile d'accès.
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